Reportage international

Royaume-Uni: quand le Brexit freine les séjours linguistiques

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Est-il encore possible de faire des séjours linguistiques au Royaume-Uni ? Les changements liés au Brexit compliquent un peu la donne. Reportage dans une école du centre de Londres qui propose des cours et des activités pour ceux qui voudraient découvrir la ville et apprendre la langue.

Dans une rue de Londres, le 21 juin 2022. Depuis le Brexit, les séjours linguistiques sont moins prisés.
Dans une rue de Londres, le 21 juin 2022. Depuis le Brexit, les séjours linguistiques sont moins prisés. © REUTERS/John Sibley
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De notre correspondante à Londres,

Une vingtaine d’élèves entre 16 et 18 ans apprennent l’anglais dans cette petite classe. Dans la salle d’à côté, d'autres étudiants croquent dans des sandwichs adossés à un baby foot. Le cours de Veronica vient de finir. « J’adore ce pays, c’est mon rêve », dit-elle. 

Cette Italienne aux yeux bleus et aux boucles brunes voulait absolument passer deux semaines dans la capitale. « Maintenant, c'est compliqué, car j’ai dû me faire un passeport, passer des contrôles, les scans. Tout est beaucoup plus long. Je reviens pour 4 mois à Birmingham à la rentrée. Je veux vivre et travailler ici. » Mais la jeune femme de 17 ans ne s’est pas encore renseignée sur les démarches à suivre. « Non, je suis trop jeune, j’ai le temps de penser à ça », relativise Victoria.  

« Ils ne peuvent plus travailler en Angleterre. Beaucoup de choses à respecter pour pouvoir travailler, donc c’est plus compliqué », prévient Bruna, manager dans l’école. Cette Française s’est installée dans le pays avant le Brexit. Difficile pour le moment de mesurer son impact sur le nombre d'inscriptions, surtout que la pandémie est passée par là.

Temps de réadaptation

L’établissement a fermé pendant plusieurs mois. Alors que les étudiants reviennent, il faut préparer les Européens aux nouvelles normes. « Tous les élèves européens ont toujours le droit d’étudier jusqu’à 6 mois sans visa », poursuit Bruna. « Ça a l’air plus effrayant puisque le Brexit, c’est devenu un peu un gros mot. Mais il faut juste un passeport. Ils ne peuvent juste pas travailler pendant cette période. Donc, ça n'empêche pas tout le monde de venir. Ça a été un temps de réadaptation après que le Brexit est passé. »

Un temps de réadaptation pour ses étudiants adultes ou mineurs qui viennent en moyenne pour quelques semaines prendre des cours le matin ou l'après-midi. Il faut compter 350 euros la semaine, ce qui ne comprend pas le logement. 

« Pour les Européens, ça n’a plus trop de sens de venir ici »

Mais pour James, un des professeurs de l’école, la dynamique a changé.

Pour les Européens, ça n’a plus trop de sens de venir ici, il faut aller en Irlande maintenant, où on n’a toujours pas à s’inquiéter du visa pour travailler ou du passeport.  Ce qui a vraiment changé, c’est le type d’étudiants qu’on a aujourd’hui. On a ceux qui viennent d’une famille qui peuvent les soutenir, qui n’ont pas besoin de travailler. J’ai un de mes étudiants qui me disaient “j’ai besoin de trouver de l’argent donc je vais appeler mes parents, alors qu’avant il aurait pu juste dire je vais me trouver un petit travail ici. 

La manager de l’école reste positive, les Européens continueront de venir au moins pour apprendre l’anglais, mais ils chercheront sûrement un travail dans un autre pays. L’association nationale qui regroupe ce type d’écoles parle d’une baisse de 88% l’année dernière.

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