Reportage international

Séisme en Turquie et en Syrie: la prise en charge des rescapés, un autre défi à relever

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C’est un bilan incroyablement lourd : au moins 30 000 morts selon un dernier bilan. Et cinq jours après le séisme qui a dévasté le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie, de nouveaux corps sont encore sortis des décombres. Des millions de sinistrés sont sans toit et les nombreuses ONG sont déployées dans la région pour leur venir en aide.  

Le tremblement de terre meurtrier a frappé la Turquie et la Syrie. (Image d'illustration d'un camp temporaire du village d'al-Hamam dans la campagne de Jandairis, dans le nord-ouest de la Syrie, le 11 février 2023).
Le tremblement de terre meurtrier a frappé la Turquie et la Syrie. (Image d'illustration d'un camp temporaire du village d'al-Hamam dans la campagne de Jandairis, dans le nord-ouest de la Syrie, le 11 février 2023). AFP - RAMI AL SAYED
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Avec nos envoyés spéciaux à Ousmaniye, dans le sud de la Turquie

Sur un parking devant un parc d’attraction aujourd'hui fermé, des tentes serrées les unes contre les autres. Dès les premières heures qui ont suivi le séisme, l’endroit a servi de lieu d’accueil pour les rescapés, témoigne Feride Yigit, venue avec son mari et ses deux enfants : « Nous sommes arrivés ici lundi, tôt dans la matinée. Notre immeuble était fissuré et trop endommagé pour que nous y restions. »

Plus de 5 000 personnes ont trouvé refuge ici. Et au fil des jours, le camp s’agrandit. Les rescapés sont souvent venus sans rien et à Ousmaniye, l’aide s’est vite organisée, estime Özlan Acel Türk, mariée et mère de cinq enfants. « Nous avons reçu de la nourriture, des couvertures et de la nourriture pour les enfants. Ils nous ont donnés des vêtements. » Elle désigne l’épais blouson que porte le dernier de ses fils, un bébé dans les bras de son père. « Normalement, c’est un garçon, mais là, il porte du rose », lance-t-elle, amusée.

► À écouter aussi : Séisme: dans le sud de la Turquie, chercher puis prendre en charge les survivants

Sous des tentes avec zéro degré la nuit

Mais les conditions de vie demeurent difficiles. Chaque tente accueille plusieurs familles. Et les températures peuvent tomber sous zéro degré la nuit. « C’est très dur de vivre sous une tente avec ce froid, poursuit Özlan Acel Türk. Et on ne peut pas prendre de douche. Nous devons faire la queue pendant une ou deux heures pour aller aux toilettes. »

Différentes organisations interviennent dans ce camp comme l’Afad, l’Agence gouvernementale en charge de la gestion des catastrophes naturelles et le Croissant Rouge. Ramazan Cetin est son représentant à Ousmaniye : « Le Croissant Rouge est en charge des distributions de nourriture et de thé chaud. Nous servons 20 000 plats chauds pour chaque repas de la journée. »

« On ne pourra pas rentrez chez nous »

Le Croissant-Rouge sert les résidents du camp, mais aussi d’autres sinistrés vivant ailleurs. Et la situation pourrait durer longtemps. Pour beaucoup, comme Özlan Acel Türk, les dégâts sur leurs immeubles sont trop importants pour envisager un retour : « Nous ne savons pas pour le moment ce que nous allons faire, mais on sait qu’on ne pourra pas rentrer chez nous. »

Pour l’heure, l’avenir reste difficile à envisager. D’autant que le mari d’Özlan Acel Türk, qui travaillait dans un garage, a perdu son emploi. Ce père de famille prend donc chaque jour, l’un après l’autre. Avec une seule priorité : « Il fait très froid, surtout la nuit : notre premier devoir est de protéger nos enfants du froid. »

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