Dans les «dry stores» de New York, on boit sans modération
Publié le :
Janvier est souvent l’occasion pour certains de lever le pied sur l'alcool : d’où le « Dry January », ou le « Janvier sans alcool ». Une tendance qui vient des pays anglo-saxons. Mais aux États-Unis, comme à New York, c’est bien plus qu’une tendance.

De notre correspondante à New York,
Dans son magasin de Brooklyn, au milieu des cartons fraîchement livrés, Aqxyl Storms fait son inventaire : « Nous avons différents whiskys, des tequilas, des bourbons, des gins, des rhums... » Des boissons traditionnelles, ou presque. Avec une particularité : pas une seule goutte d’alcool dans les bouteilles. C’est ce qu’on appelle un « dry store ».
Aqxyl Storms a décidé de se lancer après s’être rendu compte de l’offre limitée en matière de boissons non alcoolisées. « C’était très frustrant parce que c’était difficile de trouver tout ce que je voulais près de chez moi, explique-t-il. Et à New York, on veut pouvoir marcher un peu et vite trouver ce qu’on veut. Je me suis dit que c’était une bonne idée de tout rassembler au même endroit. »
L'ambiance conviviale d'un bar sans ses contraintes
Comme Aqxyl, durant la pandémie de Covid, de plus en plus de New-Yorkais décident d’arrêter de boire ou du moins de réduire leur consommation d’alcool. Un besoin que de nombreuses marques ont compris. Aujourd’hui, il existe des centaines de possibilités : de la bière au vin sans alcool, en passant par les mocktails en tous genres.
Et depuis un an, le quartier d’East Village compte le tout premier bar 100% sans alcool de la ville, au grand bonheur de certains New-Yorkais. Une habitante du quartier s'enthousiasme d'avoir enfin pu trouver ce qui lui manquait : « Ce bar nous a vraiment offert un endroit où l’on peut se retrouver dans une atmosphère conviviale. C’est aussi un lieu sûr alors que certains bars avec alcool peuvent être louches. Et bien sûr, ne pas avoir la gueule de bois, c’est génial ! » Une autre cliente, encore, se félicite d'avoir trouvé cette alternative idéale : « On fait 'Janvier sans alcool', mais on aime quand même se retrouver et discuter autour d’un verre. Donc, on a voulu tester ce bar ! »
Mode passagère ou véritable « mouvement » ?
La propriétaire, Abby Ehmann, possède déjà un bar avec alcool depuis plusieurs années dans le même quartier. Elle reconnaît être la première surprise du succès de ce nouvel établissement. « Je vois des gens venir en taxi. On est devenus une vraie destination. Et c’est formidable. On est tout le temps plein ! », se réjouit-elle. Selon cette New-Yorkaise pur-jus, cette nouvelle sobriété n’est pas seulement une tendance passagère : « Je pense que c’est un mouvement. Et les études de marché ont montré que les moins de 30 ans boivent beaucoup moins que les plus de 40 ans. Je pense qu’on verra plus de bars comme le mien et ce sera intéressant de voir à quoi ils vont ressembler. »
En attendant, de nombreux restaurants proposent désormais une carte de boissons sans alcool. Aux États-Unis, ce marché a rapporté plus de 300 millions de dollars en 2022, une hausse de 30% par rapport à l’année précédente. Dans ce monde de sobriété, un seul mot d'ordre : consommation sans modération.
► À écouter aussi :
À Dubaï, le marché florissant de l’amour
New York continue à faire face à un afflux de migrants venus du Texas
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne