Reportage international

Royaume-Uni: visite guidée de Highgrove, maison de week-end de Charles III

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Au cours de ses six décennies comme prince de Galles, le roi Charles III a acquis de nombreuses propriétés à travers son pays. L’une de ses préférées, c’est le manoir de Highgrove, dans le comté du Gloucestershire, dans le Sud-Ouest anglais. Une résidence où le duc de Cornouailles a mis en place ses grands principes écologiques et architecturaux…

Charles III, encore prince de Galles à l'époque, à vélo pour une œuvre caritative à Highgrove, le 10 juin 2021.
Charles III, encore prince de Galles à l'époque, à vélo pour une œuvre caritative à Highgrove, le 10 juin 2021. © AP/Arthur Edwards
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De notre correspondante à Londres,

On ne se balade pas dans les jardins de Highgrove en toute liberté. Uniquement sur réservation, et accompagné d’un guide – photos interdites. La visite s’ouvre sur la promenade du thym, une grande allée bordée de topiaires aux formes arrondies et élaborées. Rosie Ardington, commissaire d’une exposition dédiée à Highgrove, connaît le domaine par cœur.

« La promenade du thym contient 70 espèces de thym », indique Rosie Ardington. « À l’origine, c’était un chemin de gravier, mais Sa Majesté a voulu le rendre plus esthétique : il a mis des pierres, des ardoises. Entre les pierres, il a planté le thym. Il l’a fait tout seul ! Quand vous vous promenez, vous entendez les oiseaux, vous pouvez admirer les magnifiques jardins formels et informels, et sentir le thym que vous écrasez en marchant. »

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Harmonie géométrique et respect de l'environnement

Une dizaine de jardins composent le domaine. Ici : une cabane dans les bois où ont joué les princes Harry et William enfants. Là, une fontaine créée à partir des ruines d’une église voisine. Partout : l’harmonie géométrique chère au souverain et surtout, le respect de l’environnement.

« Il y a beaucoup de jardinage biologique », explique Rosie Ardington. « Sa Majesté appelle les moutons les “sabots d’or” : avec leurs sabots, ils font germer les graines et fertilisent le sol. Ils tondent la pelouse aussi ! Dans ce pré, ce sont des gens qui fauchent à la main les herbes ; on n’utilise pas de machine. On laisse beaucoup la nature jardiner », souligne-t-elle.

Attraction touristique aux 40 000 visiteurs annuels, la résidence secondaire de Charles et Camilla accueille aussi un centre de formation architectural – un autre des dadas du roi.

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Durabilité et circuit court

Constantine Innemée coordonne l’action de la Fondation du Prince, l’ONG éducative créée par Charles. « Lorsque vous visitez Highgrove, cela vous fait réfléchir : comment vivre en accord avec la nature, que peut-elle nous apprendre et comment incorporer cela au quotidien ? C’est ce qu’apprennent nos étudiants », dit Constantine Innemée, qui poursuit : « Ils peuvent le mettre en pratique en utilisant par exemple du bois local lorsqu’ils créent des meubles, tout simplement. Mais ces principes s’appliquent à des projets plus larges : par exemple, comment utiliser des matériaux locaux à l’échelle d’un lotissement, pour le rendre éco-responsable dès sa construction ? »

Des principes de durabilité et de circuit court respectés jusque dans la boutique. « Nous proposons de nombreux produits qui viennent de Highgrove. On a du gin, réalisé avec des plantes de Highgrove, du miel des abeilles de Highgrove », énumère Constantine Innemée. « On a même créé une eau de parfum, fabriquée avec l’essence des tilleuls argentés du jardin. Même si vous allez au restaurant : nous utilisons les produits du potager. »

À l’écart du jardin, caché par les cerisiers, le roi s’est construit un sanctuaire pour méditer… Un refuge auquel aucun employé n’a accès.

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