Reportage international

Royaume-Uni: Totnes, une ville en transition basée sur l’économie circulaire

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Au Royaume-Uni, une ville s’est engagée depuis quinze ans à entamer sa transition écologique : Totnes est la première « Transition Town » dans un réseau qui en compte aujourd’hui 500. La petite ville de 9 000 habitants promeut l’économie circulaire, les petits commerces et les petits gestes pour économiser l’énergie.

Dans la ville de Totnes, il n’y a pas de supermarché mais seulement des primeurs indépendants et locaux (image d'illustration).
Dans la ville de Totnes, il n’y a pas de supermarché mais seulement des primeurs indépendants et locaux (image d'illustration). © Unsplash-jacopo maia
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Dix jardinières bordent l’aire de jeu de Totnes, le long de la rivière Mouth. À l’intérieur, des poireaux, des choux, des fraises… Paul, jardinier, taille les basilics.

« Dans ces jardinières, nous faisons pousser des légumes, de la salade, des herbes aromatiques. Quiconque passe par là peut se servir, prendre ce qu’il veut gratuitement. Le but, c’est que les gens reprennent l’habitude des légumes venus de la terre, plutôt que des supermarchés. »

D’ailleurs, il n’y a pas de supermarché à Totnes : seulement des primeurs indépendants et locaux. Deux fois par semaine, le jardinier de métier anime des ateliers pour les bénévoles, sur les quatre sites de la commune.

« J’adore l’idée de resensibiliser les gens à l’agriculture. En particulier en ville, on s’en éloigne facilement. Et puis la philosophie du projet me plaît beaucoup : faire pousser de la nourriture à donner… On a aussi d’autres évènements : trois fois par an, on organise un festival de cuisine pour aller de la jardinière à l’assiette. »

Un aspect social prépondérant

Ce jour-là, malgré le froid et le vent, John a rejoint l’atelier et élague, lui aussi, les herbes aromatiques : « Je suis venu une dizaine de fois cette année, peut-être un peu plus. Ça me fait du bien, j’aime bien. Plus je viens et plus j'apprends ».

En plus de l’aspect économie circulaire et sécurité alimentaire, ce Totnésien d’une trentaine d’années aime surtout le lien social : « Ce qui me plaît le plus, c’est que j’apprends. J’ai eu pas mal de problèmes avec ma santé mentale, et tout… Ce n’est que deux heures chaque semaine, mais l’aspect social m’apporte beaucoup, il y a toujours quelqu’un qui vient papoter ».

Guy Erlacher Downing est le coordinateur local de Transition Town. En plus des jardins potagers, il supervise tous les projets de la ville : l’isolation thermique, la mise en relation de covoitureurs... « On remarque que l’impact le plus important, une fois qu’ils ont commencé, les gens savent quels changements pratiques opérer chez eux. Mais surtout, ils rencontrent six, sept personnes et créent des liens. Ce qui en retour crée de super choses : par exemple, les garages deviennent des "bibliothèques à objets" partagés. »

Dans ces bibliothèques, des tondeuses ou des cocottes-minute, partagées par tout un quartier. Le jeune papa, qui vit dans une communauté autonome en eau et en électricité, estime que l’action locale collective comme Transition Town représente le meilleur remède à l’écoanxiété.

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