Malaisie: Forest City, «ville fantôme» en mutation ?
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Forest City se situe dans l’État malaisien de Johor, juste à la frontière de Singapour. Si Singapour et la Malaisie sont parvenus à un accord de principe concernant une zone économique spéciale entre Johor et Singapour ce mois de janvier, la ville de Forest City reste encore pour l’instant très calme.

De notre correspondante dans la région,
Au crépuscule, les fenêtres éclairées sont peu nombreuses dans les tours résidentielles de Forest City. Habitée par seulement 9 000 personnes, sur une capacité d’accueil de 700 000, la ville est assez silencieuse.
Sur la plage, ce Malaisien loue des vélos aux quelques passants. Pour lui, l’appellation de ville fantôme n’est pas tout à fait vraie.
« Forest City grandit devient de plus en plus populaire », explique-t-il. « Parfois, on a des étrangers, notamment des Singapouriens qui viennent habiter ici. Après, il y a aussi des travailleurs, employés à Singapour, qui vivent ici aussi. C’est vrai que la ville est une cité fantôme, mais c’était surtout pendant le confinement ; c’est vrai, les gens sont partis... »
Avec l’annonce d’une zone économique spéciale entre l’État malaisien de Johor et Singapour, ce Malaisien et sa collègue se veulent plutôt optimistes quant à l’avenir de la ville.
La présence d'investisseurs étrangers
Dans les commerces qui longent le bord de plage : très peu de personnes se promènent. Certains locaux n’ont jamais été occupés. Des visiteurs viennent acheter de l’alcool, qui bénéficie ici d’une détaxe.
Pour expliquer ce manque de vie, l’ancien gouvernement malaisien avait critiqué notamment des prix d’achat trop chers pour les Malaisiens en matière de logement. Cette agente immobilière rencontre surtout des investisseurs étrangers :
« Je pense que 90 % des propriétaires viennent de Chine. La plupart ne résident pas ici. Ils sont en Chine, où ils ont leur propre business et leur propre travail là-bas », observe-t-elle. « Les gens viendront ici uniquement pour leur retraite, je pense, et puis ils utilisent leur appartement ici comme une résidence secondaire. »
Puis, elle ajoute : « Je pense que les journaux malaisiens ont quand même expliqué que ça allait prendre du temps de dynamiser la ville, que le gouvernement allait mettre près de dix ans pour développer cet endroit comme il se doit : avec des banques, des écoles internationales, des hôpitaux Donc, avec un peu de chance, ici, on va avoir plus de gens ! »
Un passage facilité à la frontière avec Singapour
Cette Malaisienne mise, elle aussi, sur la future zone économique spéciale qui englobera notamment Forest City. Parmi les mesures annoncées : un passage à la frontière facilité avec un QR code.
Soubatira est vendeuse et habitante de Forest City. Son mari se déplace tous les jours à Singapour pour son travail. « D’habitude, si mon mari travaille le matin, il doit partir 3 heures en avance, ou peut-être deux », raconte-t-elle. « S'il travaille la nuit, il commence à 7 heures du soir, il part vers 4h45, 5h de l’après-midi S'il y a un contrôle plus rapide ou électronique, ça sera effectivement très utile ! »
Et Soubatira, comme les autres habitants de Forest City, espèrent voir la ville fantôme gagner un autre surnom.
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