Reportage international

«J'aimerais un jour vivre en dehors»: en Jordanie, ces enfants réfugiés qui ne connaissent que les camps

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Ils n’ont jamais vu autre chose de leur vie que les camps de réfugiés. Certains y sont même nés. Ce sont les enfants de réfugiés syriens forcés de quitter la Syrie quand, en mars 2011, la guerre a éclaté dans leur pays. Aujourd’hui, nombre d'entre eux vivent toujours tant bien que mal dans des camps de réfugiés, comme celui d’Azraq, en Jordanie.

Réfugiés syriens dans le camp d’Azraq en Jordanie en 2015.
Réfugiés syriens dans le camp d’Azraq en Jordanie en 2015. © CARE International
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De notre correspondant à Amman,

Des maisons en préfabriqués à perte de vue en plein milieu du désert jordanien, c’est sur un terre-plein transformé en aire de jeu, au centre du camp de réfugiés syriens d’Azraq, qu’Ahmed, 11 ans, joue à la balle avec ses amis. Né dans le camp de réfugiés, le jeune enfant n’a jamais vu la Jordanie de sa vie en dehors du site. « Nous sommes habitués à vivre ici, mais j'aimerais un jour vivre en dehors du camp, dans une maison en briques, chaude en hiver et fraîche en été », espère le jeune garçon.

Une situation initialement temporaire est devenue une réalité. Au point où plusieurs milliers d’enfants nés sur place sont aujourd’hui des adolescents et n’ont que les souvenirs que leur racontent leurs parents pour imaginer le monde extérieur : « J'ai deux enfants qui sont nés dans le camp et ils me posent souvent des questions sur la vie à l'extérieur du camp, sur l'aspect des rues et des maisons, sur la vie, et je leur réponds en leur expliquant tout ce que je peux. »

Une prison à ciel ouvert

Le rêve de tous ces réfugiés : pouvoir un jour rentrer chez eux en Syrie. Mais dans un pays qui n’est pas sûr pour l’instant, tous craignent pour leur vie et préfèrent rester en Jordanie. Ahmed, responsable administratif du camp de réfugiés syrien d’Azraq : « Nous apportons un soutien financier aux réfugiés afin qu'ils puissent mener une vie décente, sur place, ainsi qu'un soutien psychologique et moral aux nouvelles générations nées dans le camp, pour qu'elles puissent s'adapter à leur vie future au moment de leur retour dans leur pays d'origine. »

Entouré de grillage, Le camp d’Azraq est protégé par la police 24h sur 24. Elle contrôle les entrées et sorties du site. Une véritable prison à ciel ouvert pour tous ces enfants nés dans le deuxième plus grand camp de réfugiés syrien de toute la Jordanie.

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