Reportage international

Législatives au Portugal: à Elvas, le parti d'extrême droite Chega en terrain conquis

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Le Portugal est appelé aux urnes ce dimanche 18 mai pour les troisièmes élections législatives en trois ans. Si l’avantage semble être du côté de l’alliance démocratique sortante, celle-ci pourrait ne pas atteindre la majorité absolue. La troisième force politique, le parti d'extrême droite Chega, devrait conforter ses scores précédents.

Andre Ventura, leader du parti d'extrême-droite Chega, lors d'un meeting dans le centre de Lisbonne, vendredi 16 mai 2025.
Andre Ventura, leader du parti d'extrême-droite Chega, lors d'un meeting dans le centre de Lisbonne, vendredi 16 mai 2025. AP - Ana Brigida
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De notre envoyée spéciale à Elvas,

Dans la jolie ville d’Elvas, au Portugal, près de la frontière espagnole, André Ventura est venu à la rencontre d'une foule acquise à ses idées. Accolades, selfies et tapes dans le dos, Ventura aime se livrer à cet exercice obligé d'une campagne. « La circonscription de Portalegre nous a donné des résultats incroyables en 2024. Ici, c'est la plus grande victoire du pays. Je me devais de dire aux électeurs que je ne les oublie pas. Je sais ce qu’ils vivent. Mais il y a un candidat et un parti, le Chega, qui va les défendre contre une véritable brutalisation territoriale de la part des communautés tziganes », ose le candidat d'extrême droite.

En 2024, la ville d'Elvas avait voté à 36,5% pour le Chega, un score record que le parti veut répéter. Les discours politiques du Chega convoquent des thèmes récurrents : l'immigration, la corruption et les « tziganes subventionnés ». Les militants sont conquis par le passage de leur candidat. « Tant d’années passées à cotiser pour ces gens qui ne veulent rien faire. Nos retraites sont misérables. Nous, on veut vivre aussi bien qu’eux, les tziganes. Le gouvernement soutien ceux qui ne travaillent pas. Alors moi, je vais voter Ventura », raconte Lourdes Cabeço, venue avec sa fille et sa petite fille, conquise par la visite de son candidat menée au pas de charge.

« On a vu apparaître quelqu’un qui annonce avoir trouvé des remèdes à tous les maux de la société. André Ventura se sert du mécontentement des gens. Il dit ce que les gens ont envie d’entendre pour attirer leurs voix », estime le maire d’Elvas, José Rondão Almeida, sous étiquette indépendante après avoir été longtemps membre du parti socialiste, qui dénonce l’opportunisme du Chega.

Crédité de 18 à 20% des voix pour le scrutin du 18 mai, le parti antisystème et populiste, consoliderait sa position de troisième force politique du pays. Une ascension fulgurante pour un parti créé en 2019. Alors que le Chega a dû finir la campagne électorale privé de son leader, victimes de malaises, les sondages montrent une avancée du Premier ministre sortant, Luis Montenegro, mais sans majorité absolue. 

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