À la Une: supplique pour l’ancien Empire mandingue

La cedeao se réunit le 4 juin 2022 pour discuter des sanctions contre le Mali. © Wikicommons

Sommet extraordinaire de la Cédéao et de l’Uemoa, demain samedi 4 juin, à Accra, au Ghana. La Cédeao va-t-elle lever tout ou partie des sanctions par elle infligées au Mali ?

« L’heure du dégel a-t-elle sonné ? ». Telle est plutôt la question posée par l’Agence de presse africaine. Selon l’APA, « tout indique que des points de convergence ont été trouvés entre les deux parties et l’on pourrait se diriger ce samedi vers au moins une levée partielle des sanctions ».

Avis partagé, à Ouagadougou, par le quotidien Le Pays. « La hache de guerre » sera enterrée, demain, à Accra, veut croire ce journal ouagalais, car « la guéguerre entre Bamako et la Cédéao n’a que trop duré ». Selon Le Pays,« un compromis sur la durée de la transition aurait été trouvé. Les deux parties, à savoir Bamako et la Cédéao, se seraient entendues sur une prolongation de la transition de 16 à 18 mois ». Ce quotidien burkinabè évoque la mise en place d’un gouvernement « de mission » et se montre d’autant plus« optimiste »que le Sénégal et le Bénin auraient« fait bloc derrière le Togo, pour espérer infléchir les positions radicales du Niger et de la Côte d’Ivoire », énonce-t-il.

En attendant, à Bamako, le journal Malikilé dénonce la réapparition du Cadre d'Échange de Partis politiques et des Regroupements de Partis politiques pour une Transition Réussie au Mali, qui regroupe une myriade de formations politiques. Lesquelles donnent de la voix pour « dépeindre en noir la situation qui prévaudrait, selon eux au Mali. Sans le dire, l'objectif (de cette plate-forme) semble d'inciter la Cédéao à maintenir le couteau sous la gorge de leur propre pays, dénonce Malikilé. Les Maliens sauront sans doute se souvenir de cette démarche qui n'est pas seulement politicienne. Elle est aussi et surtout non patriotique », fustige Malikilé.

Au Niger, enfin, le journal Mourya La Voix du Niger invite les autorités maliennes à se défaire de leur « arrogance », et la Cédéao de son « orgueil ». Et ce journal nigérien de souhaiter que se desserre autour d’eux « un étau qui ne les a que trop étouffées ».

Supplique pour le continent affamé

Président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’État sénégalais rencontre son homologue russe aujourd’hui à Sotchi, en Russie, en compagnie du président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat. C’est à l’invitation du président russe que se tient ce sommet durant lequel Macky Sall entend appeler Vladimir Poutine à libérer les stocks de céréales bloquées en Ukraine, ce qui « affecte particulièrement les pays africains », dont le Sénégal.

L’Afrique impliquée dans une médiation aussi lointaine, c’est rare. Dans un entretien à paraître dans le journal panafricain Jeune Afrique, Macky Sall déclare que, lors de sa conversation téléphonique du 9 mars dernier déjà, il avait dit à Vladimir Poutine que l’Afrique « se retrouvait entre le marteau et l’enclume » et qu’elle souhaitait « un cessez-le-feu » dans la guerre en Ukraine. Car après deux années de pandémie de coronavirus, « la situation devient intenable », déclare Macky Sall à Jeune Afrique.

Supplique pour le bois sacré

En Côte d’Ivoire enfin, le très controversé projet hôtelier du groupe français Accor dans le parc protégé de Dalhiafleur, près d’Abidjan. Et le quotidien Le Temps se fait l’écho de l’indignation et de la condamnation du PPA-CI, dont il est proche. Ce quotidien dénonce ce projet d’hôtel de luxe de 1000 chambres dans cette réserve naturelle, avec « galerie marchande » et « parc animalier ». Le Temps publie un article de l’hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné, lequel se demandait si ce projet de « bétonnage » a été forgé avec « l’Accor de Sarko ? », en référence à Nicolas Sarkozy. Administrateur indépendant du groupe hôtelier Accor, l’ancien président français a dit au Canard Enchaîné qu’il n’avait « aucun rôle dans ce projet ».