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À la Une: Ousmane Sonko va-t-il être arrêté ?

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[Image d'illustration] L'opposant Ousmane Sonko Ousmane Sonko, président du parti Pastef, faisant une déclaration à la presse à l'école fondamentale HLM de Ziguinchor le 3 juillet 2022.
[Image d'illustration] L'opposant Ousmane Sonko Ousmane Sonko, président du parti Pastef, faisant une déclaration à la presse à l'école fondamentale HLM de Ziguinchor le 3 juillet 2022. AFP - MUHAMADOU BITTAYE
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En ce jour de la Tabaski au Sénégal, c’est la question qui taraude les partisans de l’opposant ainsi qu’une bonne partie de la presse.

En effet, pointe le site d’information Senego, « le juge a rendu hier soir sa décision suite à la condamnation (le 1ᵉʳ juin) d’Ousmane Sonko dans l’affaire Sweet beauty, pour corruption de la jeunesse. La peine prononcée, deux ans de prison ferme, est donc exécutable. »

« Pour rappel, précise Seneweb, le ministre de la Justice avait déclaré il y a 15 jours qu’Ousmane Sonko ne pouvait pas être arrêté tant que le juge n’avait pas rendu la décision judiciaire. 'Une fois que la décision lui est notifiée, précisait-il, lui-même se constitue prisonnier, ou bien le parquet va le cueillir. »

D’où cette question, pointe DakarActu, « Ousmane Sonko sera-t-il arrêté dans les heures qui vont suivre, au moment où la communauté musulmane célèbre la Tabaski. Nous ne tarderons pas à le savoir… »

Le parquet va décider…

« Arrestation imminente pour Ousmane Sonko ? », s’interroge en écho Jeune Afrique. Hier, « pour la première fois depuis sa condamnation, l’opposant s’est exprimé publiquement depuis son domicile pour souhaiter aux Sénégalais une bonne fête de la Tabaski. Il est apparu barbu, interrompu par instant par les bêlements du mouton offert par son guide religieux. Il a affirmé s’être 'reposé' et 'rapproché de Dieu' durant ce séjour forcé à son domicile et a eu un mot pour les victimes des violences qui ont éclaté début juin à la suite de sa condamnation. 'Certains étaient avec nous, mais par peur ou pour d’autres raisons, ils se sont désengagés. Ça ne doit pas nous empêcher de poursuivre notre chemin', a-t-il ajouté, promettant de 'revenir sur ce qui est en train de se tramer' après la Tabaski. Sera-t-il en mesure de le faire ? », s’interroge Jeune Afrique. « Il appartient désormais au parquet de décider du moment de son arrestation. »

De pied ferme…

Commentaire d’Abdoulaye Tall, l’un des avocats d’Ousmane Sonko, interrogé par le site panafricain, « l’exécution de la peine se fait sur instruction du ministre de la Justice et, in fine, de la présidence. C’est à eux de décider, mais nous les attendons de pied ferme. »

Commentaire également du député Abass Fall, membre du Pastef, recueilli par le site d’information Seneweb : « deux cas de figure existent : soit, le président Macky Sall cherche à l’arrêter et ensuite il renonce à sa candidature, pensant faire baisser la tension. Soit, il l’arrête et maintient sa candidature, qui est de trop pour les Sénégalais. Dans tous les cas de figure, nous sommes prêts à défendre notre projet. »

Un discours très attendu…

WakatSéra au Burkina Faso s’interroge sur cette fameuse éventuelle troisième candidature du président sénégalais… « Macky Sall saura-t-il se détourner des sirènes de cette 3ᵉ candidature contre laquelle sont vent debout une partie de l’opposition et certaines organisations de la société civile ? Rien n’est moins sûr ! », réponde le site ouagalais. « Lors de son récent séjour parisien, revigoré par l’adrénaline d’un public de partisans transis acquis à sa cause, le locataire sortant du palais du Plateau à Dakar, avait répondu le plus naturellement du monde : 'Nous nous maintiendrons au pouvoir'. Dans le même temps, l’opposant Ousmane Sonko continue de mettre à mal l’autorité de la justice et de l’Etat et ne compte visiblement pas mettre de l’eau dans son bissap (…). En tout cas, le chef de l’État a promis de s’adresser à la Nation après la Tabaski, et il est très attendu, tout comme sera scrutée la réaction d’Ousmane Sonko (après la décision formelle de sa condamnation). Espérons, conclut WakatSéra, que le sang du mouton de la Tabaski apportera de la sagesse, tant à Macky Sall qu’à Ousmane Sonko et leurs militants, afin qu’ils agissent pour le bonheur des Sénégalais au nom de qui ils disent parler et agir ! »

Duel…

Enfin, on revient à Jeune Afrique qui souligne que le duel est engagé et qui jauge les deux adversaires…

« Ousmane Sonko est vindicatif, radical et sait à merveille utiliser les réseaux sociaux pour se mettre en scène et communiquer, se rendre omniprésent et s’ériger en martyr alors que, dans les faits, il se comporte en boutefeu. Macky Sall, lui, donne l’impression d’être débonnaire, il est taiseux et se soucie comme d’une guigne de sa communication ou de son image, même si les événements de début juin et les critiques qui pleuvent depuis, notamment à l’international, l’ont affecté. Tous deux ont engagé un duel à mort qui fait craindre le pire à ceux, nombreux, qui se soucient de la stabilité du Sénégal, dans une région déjà suffisamment ébranlée. Puissent-ils, conclut JA, se rendre compte de l’immense responsabilité qui est la leur et se hisser à la hauteur de l’histoire du pays de la Téranga. »

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