
Tard dans la soirée du 26 juillet, des militaires ont annoncé avoir renversé le président Mohamed Bazoum. Mais ce matin, son ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massaoudou, interrogé par nos confrères de France 24, parle lui de « tentative de coup d’État » et assure que ce n’est pas la totalité de l’armée qui s’est soulevée.
Situation encore confuse donc... Ce qui est sûr, et la photo est reprise sur tous les sites des journaux, c’est que la nuit dernière les Nigériens ont vu apparaître à la télévision dix hommes en tenue. Au centre, en bleu, le colonel-major Amadou Abdramane a annoncé la suspension des institutions de la 7e République et la fermeture des frontières. Un coup de force justifié notamment par la dégradation de la situation sécuritaire.
Les journaux divisés en deux catégories
Il y a ceux qui affirment : « Coup d’État confirmé, Mohamed Bazoum destitué ». C’est la Une de L’Évènement du Niger. « Des militaires renversent le régime du président Bazoum », écrit quant à lui le site Tam Tam Info, pour qui « la déclaration intervenue tard dans la nuit met fin au suspense ».
D’autres s’interrogent : « Mohamed Bazoum a-t-il démissionné ? », se demande par exemple La Nouvelle Tribune du Bénin. Le site rappelle que la présidence parlait encore hier matin d’un « mouvement d’humeur anti-républicain » avant d’avertir les mutins que « l'armée et la garde nationale étaient prêtes à agir contre les éléments de la garde présidentielle impliqués dans cet événement s'ils ne revenaient pas à de meilleurs sentiments ».
Et la presse forcément s’intéresse au patron du CNSP. Le général Tiani, à la tête de ce Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, dont la formation a été annoncée par les putschistes. Jusqu’ici commandant de la garde présidentielle et figure controversée de l’armée selon Jeune Afrique, qui rappelle qu’il a été promu sous la présidence de Mahamadou Issoufou dont il est un « fidèle parmi les fidèles ». Lorsqu’Issoufou était au pouvoir, écrit le site panafricain, la garde présidentielle était « particulièrement choyée » et c’est, selon le journal, « la volonté d’écarter le général Tiani du commandement de la garde prétorienne qui vaut aujourd’hui à Mohamed Bazoum de voir certains éléments se retourner contre lui ».
« Et de quatre pour le Sahel ! »
C’est le titre du site Wakat Séra : « Après le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, le Niger est le quatrième pays d’Afrique de l’Ouest touché par le printemps des coups d’État ». Le site burkinabè rappelle que le pays en est à son cinquième putsch militaire depuis l’indépendance en 1960.
Et c’est Le Monde qui nous remémore le premier, en avril 1974 contre le président Hamani Diori, et le dernier, en février 2010. Il avait renversé le président Mamadou Tandja. Le Monde pour qui « le coup de force contre Mohamed Bazoum déstabilise encore un peu plus le Sahel ». Le quotidien rappelle que le chef d’État déchu était l'un des derniers alliés de la France dans la région.
Sommet Russie Afrique à Saint-Pétersbourg
Les travaux débutent ce 27 juillet. Aujourd'hui au Faso souligne un nombre de participants en baisse par rapport au précédent rendez-vous de Sotchi en 2019. Qu’attendre de ce face-à-face Poutine-Sassou, Ramaphosa, Goïta, Traoré, Touadéra ? D'abord, écrit Aujourd'hui, pour le président russe il s'agit de compter ses soutiens dans la guerre qui l'oppose à l’Ukraine. Pour nos confrères, la question de l'avenir de Wagner au Mali ou en République centrafricaine figure sur la table. « Traitera-t-on directement avec Moscou ou toujours avec ces supplétifs ? », s'interroge le site. Aujourd'hui rappelle par ailleurs que Moscou a promis de remplacer les céréales que l'Ukraine exportait jusqu'ici vers l'Afrique. « La Russie tiendra-t-elle sa promesse et jusqu’à quand ? », demande le site qui espère que tout ce partenariat Russie-Afrique vaille son pesant de grain et de sécurité.
C'est « la danse des bérets chez Poutine », écrit de son côté Walf Quotidien. Le journal nous dit que le président malien de la transition a troqué momentanément le treillis contre un grand boubou pour diriger la délégation malienne à Saint-Pétersbourg. Mais il consacre son principal titre à ce qu'il qualifie de « carnage sans freins sur les routes » au sujet de l'accident de bus qui a fait 24 morts hier au Sénégal dans la région de Louga. Un de plus. Le gouvernement évoque un bus surchargé, 60 passagers maximum sur la carte grise du véhicule alors qu'il y en avait, selon le ministre de l'Intérieur cité par Walf, 76 au moment de l'accident.
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