Revue de presse Afrique

À la Une: le retrait de Joe Biden de la course à la présidentielle vu d’Afrique

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Le président américain Joe Biden au sommet Vote To Live Properity au College of Southern Nevada à Las Vegas, Nevada, le 16 juillet 2024
Le président américain Joe Biden au sommet Vote To Live Properity au College of Southern Nevada à Las Vegas, Nevada, le 16 juillet 2024 AFP - KENT NISHIMURA
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« Affaibli par son état de santé et ployant sous le poids de l’âge, le 46ème président des États-Unis (…) a fini par lâcher prise, relève WakatSéra au Burkina Faso. L’homme, qui en était presque arrivé à confondre le jour et la nuit, est contraint de sortir du terrain, alors que le banc de touche de son équipe est certes occupé par des remplaçants de luxe, mais qui disposeront de très peu de temps d’échauffement avant d’arriver sur un terrain où l’adversaire, Donald Trump, est déjà chauffé à blanc ».

En tout cas, poursuit WakatSéra, « Joe Biden, 81 ans, ne s’accrochera plus au pouvoir, au contraire de (certains) dirigeants africains qui retrouvent toujours une seconde jeunesse, quand il s’agit d’aligner les mandats présidentiels. (…) Difficile de ne pas citer le plus emblématique de ces dirigeants, le Camerounais Paul Biya, officiellement 91 ans, 42 ans de règne sans partage, mais qui ne pense toujours pas à la retraite ».

Le quotidien Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou, renchérit : « Le retrait de Joe Biden est une leçon de chose politique. Moralité en Afrique : et si nos dirigeants pensaient moins à eux qu’à leur pays ? Et si, au sein des formations politiques, on propulsait la personne la mieux outillée pour exercer des charges nationales ? Au lieu du douillet cocon familial, clanique ou ethniciste ! Les lignes bougeraient davantage ».

Une présidentielle au Mali ?

À la Une également, le Mali, avec cette question : va-t-on vers une élection présidentielle ?

Les militaires au pouvoir pourraient bien s’engager dans cette voie… C’est du moins ce qu’estime Le Monde Afrique : « voilà bientôt quatre ans que la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta a pris le pouvoir au Mali. Quasiment la durée d’un quinquennat d’un président élu, rappellent opportunément les opposants qui osent encore s’exprimer ». Et « quand plusieurs indices laissent penser que les militaires envisagent enfin d’organiser le scrutin, ceux-ci attirent l’attention. Certains observateurs ont ainsi vu, dans la levée de la suspension des activités des partis politiques, le 10 juillet, puis dans la rencontre organisée par l’AIGE, l’Autorité indépendante de gestion des élections avec leurs représentants, lundi dernier à Bamako, les signes d’un possible enclenchement du processus électoral ».

Alors, « davantage que sur l’échiquier politique, c’est au cœur de la junte que se joue l’organisation de la course à la magistrature suprême, croit encore savoir Le Monde Afrique. Plusieurs sources diplomatiques et politiques rapportent depuis plusieurs mois l’existence d’une rivalité entre le colonel Assimi Goïta et le colonel Sadio Camara, ministre de la Défense, considéré comme le numéro deux du régime et le premier relais de Moscou à Bamako ».

En tout cas, s’interroge le journal, « celui qui a ouvert le bal des coups d’État en Afrique de l’Ouest sera-t-il le premier à tenter de poser un vernis démocratique sur son pouvoir en organisant une élection présidentielle ? À Bamako, beaucoup ne doutent plus de la volonté du colonel de troquer son treillis pour le costume de président ».

Dès cette année ?

La presse malienne évoque également l’éventualité d’une présidentielle… Pour Le Journal du Mali, « il est certain que le gouvernement fixera lui-même en temps voulu un chronogramme électoral, même s’il revient à l’AIGE de convoquer le collège électoral. Selon certaines informations, des dates devraient être proposées très prochainement ». Peut-être « avant la fin de cette année, affirme le site malien, (…) avec l’éventualité d’une candidature du président de la Transition lui-même, comme recommandé dans les conclusions du Dialogue inter-Maliens ».

Commentaire du politologue Ballan Diakité, cité par Le Journal du Mali : « C’est une situation qui met mal à l’aise les partis politiques. Comme on le sait, un parti politique est créé pour la conquête et l’exercice du pouvoir. Mais encore faudrait-il qu’il y ait des élections et que les dates soient connues pour que les partis puissent se mobiliser et préparer les campagnes ».

D’ailleurs, croit encore savoir le site malien, « les autorités de Transition pourraient prendre la classe politique de court en dévoilant un calendrier électoral à un moment où les politiques s’y attendraient le moins et ne seraient pas suffisamment prêts pour la compétition électorale ».

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