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À la Une: le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko au Mali

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Ousmane Sonko s'exprimant après avoir été nommé Premier ministre par le président nouvellement élu du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, à Dakar, Sénégal, le 2 avril 2024. (Image d'illustration)
Ousmane Sonko s'exprimant après avoir été nommé Premier ministre par le président nouvellement élu du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, à Dakar, Sénégal, le 2 avril 2024. (Image d'illustration) REUTERS - Abdou Karim Ndoye
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C’est sa première visite officielle dans un pays de l’Alliance des États du sahel. « Dakar et Bamako se reconnectent », titre en Une Walf Quotidien, qui précise qu’Ousmane Sonko, reçu par son homologue malien Choguel Maïga – un accueil qualifié de « chaleureux » par Maliweb, a aussi rencontré le président malien de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Dès son arrivée, écrit le site d’information en ligne, « le Premier ministre a tenu à s’incliner devant la mémoire des soldats maliens tombés au front », allusion à la mort fin juillet de dizaines de soldats de l’armée malienne et de leurs alliés russes d’Africa Corps. Selon Seneweb, il a indiqué que « personne ne pourra passer par le Sénégal pour déstabiliser le Mali ».

Ousmane Sonko est venu pour « une visite de travail, d’amitié et de fraternité », écrit Malijet. Selon Dakar Actu, il a « plaidé pour le rapprochement avec le Mali, qui a récemment tourné le dos à l’organisation ouest-africaine Cédéao ». Lors de sa visite fin mai, le nouveau président Bassirou Diomaye Faye avait déjà, rappelle le quotidien, « dit vouloir faire revenir au sein de la Cédéao le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui avaient quitté l’organisation régionale en janvier, l’accusant d’être inféodée à l’ancienne puissance coloniale française et de ne pas les avoir assez soutenus contre le jihadisme ». Et, écrit de son côté le quotidien burkinabé Le Pays, « les nouvelles autorités sénégalaises et les dirigeants des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) prônent l’indépendance totale de l’Afrique (…). On peut affirmer sans grand risque de se tromper que c’est essentiellement en raison de leur proximité idéologique avec les dirigeants de l’AES que les autorités de Dakar ont été choisies pour jouer les médiateurs entre la Cédéao et ces derniers ».

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En Tanzanie, des dirigeants de l’opposition arrêtés

Arrestation ce dimanche 11 août et ce lundi 12 août de dizaines de personnes, dont de hauts responsables du Chadema, indique le quotidien tanzanien The Citizen, qui précise que parmi eux figurent le vice-président du parti pour le continent, Tundu Lissu (rentré l’an dernier dans le pays après cinq années d’exil), le secrétaire général du parti et le président de la zone de Nyasa. Les arrestations ont eu lieu alors que Chadema prévoyait de commémorer hier la Journée internationale de la jeunesse à Mbeya, dans le sud-ouest - c'est d’ailleurs là qu'ont eu lieu les arrestations. À Mbeya, où selon le parti, pas moins de 10 000 jeunes devaient se réunir, sous le slogan « Prenez en charge votre avenir », raconte le site Mediaguinee. Mais les autorités tanzaniennes avaient interdit la manifestation, évoquant des risques de débordement selon Afrik.com, ce que les organisateurs « n’ont pas voulu accepter ». Selon le parti d’opposition, souligne Afrik.com, « environ 500 jeunes qui faisaient route vers le lieu du rassemblement à Mbeya ont été, dans un premier temps, interpelés par la police avant d’être reconduits chez eux ».

Chadema demande la libération de ses responsables, et affirme, indique The Citizen, que la police a « accusé des jeunes de crimes graves et inventés de toutes pièces, comme le trafic d’êtres humains ». Le parti exhorte aussi « la présidente Samia Suluhu à intervenir ». « Depuis la mort soudaine du président John Magufuli, surnommé le ‘Bulldozer’, en mars 2021 », rappelle Mediaguinee, « sa successeure Samia Suluhu Hassan est revenue sur plusieurs de ses politiques les plus controversées ». Mais selon Oryam Nyeko, un chercheur de Human Rights Watch interrogé par Afrik.com, ces dernières arrestations sont inquiétantes, « car cela ressemble beaucoup aux arrestations massives d’opposants que nous avons observées, lorsque Magufuli était président. La Tanzanie ne veut pas revenir dans cette direction, surtout à l'approche des élections ».

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« Journée sans presse » au Sénégal

« Médias sénégalais, la mort programmée », c’est le titre d’un édito commun de la presse sénégalaise, publié par exemple parLe Quotidien. Selon le texte, depuis bientôt trois mois, « une campagne de diabolisation a été actionnée pour présenter les médias, ainsi que ceux qui les animent, comme des citoyens irrespectueux des lois ». L’objectif serait de « procéder à une liquidation des entreprises de presse privée, en fonction de ses intérêts politiques immédiats », avec déjà des « blocages de comptes bancaires ». Du coup, explique Mamadou Ibra Kane, le président du conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse au Sénégal, repris par Mediaguinee, ce mardi 13 aout 2024, « les journaux ne vont pas paraître. Il n’y aura pas d’émission de radio et de télévision. Les sites d’informations ne vont pas diffuser ». Par contre, Walf Quotidien, dans un éditorial en Une, explique qu’il « va continuer à faire fonctionner ses supports » ce mardi, pour ne pas priver ses lecteurs du droit à l’information. Tout en précisant qu’il est aussi « de la responsabilité de l’État d’ouvrir ces couloirs de dialogue », ce qui aurait permis de « faire l’économie de cette mesure radicale » qui « est une vilaine balafre sur la joue de notre démocratie ». Mediaguinée indique que, depuis 2021, le Sénégal a reculé de 49ᵉ à la 94ᵉ place au classement mondial de la liberté de la presse de Reporter sans frontières.

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