
À un mois des élections législatives anticipées, le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko ont annoncé hier, lundi 14 octobre, un nouveau programme de transformation de l’économie sénégalaise qui remplace le Plan Sénégal émergent de l’administration précédente. Baptisé « Sénégal 2050 », son objectif est d’augmenter le revenu par habitant de 50 % en cinq ans et d’allonger l’espérance de vie de trois ans, tout en réduisant le déficit et la dette.
« Enfin la potion magique ! », s’exclame WalfQuotidien en première page. « Un plan ambitieux et durable pour sauver le pays », affirme le quotidien dakarois. « Contrairement aux approches passées, souvent basées sur des objectifs électoralistes, le Premier ministre affirme que ce programme offre une vision à long terme pour le développement de l’économie sénégalaise. Selon lui, cette nouvelle politique se démarque en mettant l’accent sur le capital humain et l’équité sociale, deux piliers essentiels pour atteindre un développement inclusif et durable. »
Ce plan « Sénégal 2050 » est donc rendu public « à moins de deux semaines du démarrage de la campagne électorale pour les législatives anticipées du 17 novembre », relève encore WalfQuotidien. Et ça n’est pas un hasard : « tous les moyens sont bons pour maintenir la flamme allumée », il faut « remobiliser les troupes. » Car, poursuit journal, « après six mois de gouvernement, la cote de popularité du duo Diomaye-Sonko commence à s’effilocher en raison des promesses non tenues et de la crise économique. »
Rupture…
« Le quinquennat de tous les défis », titre le site d’information Seneplus. « Le gouvernement mise sur un développement endogène, constate-t-il, porté par des territoires responsables et un secteur privé national renforcé. Des réformes sont annoncées dans la décentralisation, les finances publiques et le foncier pour soutenir cette transformation. (…) Cette nouvelle stratégie marque une rupture avec les politiques précédentes, relève encore Seneplus, en mettant l’accent sur un développement endogène, une plus grande responsabilité des acteurs locaux, et une réduction de la dépendance extérieure. Sa mise en œuvre efficace et son impact réel sur l’économie et la société sénégalaises seront observés de près dans les années à venir. »
Quel effet sur les jeunes ?
En effet, complète Ledjely en Guinée, « sur le papier, ce plan Sénégal “2050“ a tout pour faire rêver. Mais justement, au Sénégal comme ailleurs sur le continent, le défi n’est pas dans la qualité des documents, dans la juxtaposition des belles phrases ou dans l’alignement des promesses mielleuses. Le challenge est plutôt dans la matérialisation de ces belles ambitions pour offrir aux jeunes des opportunités et des alternatives à l’émigration irrégulière par exemple. (…)
En effet, précise Ledjely, comment peut-on espérer faire entrer ces très belles promesses dans la tête de ces jeunes désœuvrés sénégalais que l’on refoule quotidiennement en mer, alors qu’ils tentent de rallier le paradis européen ? De même, les emplois, les jeunes ne les veulent pas dans 25 ans. Ce serait même étonnant qu’ils attendent cinq ans. Et la question récurrente du panier de la ménagère relève tout autant de l’urgence. »
Visées électoralistes…
Aujourd’hui au Burkina Faso insiste sur les visées électoralistes de ce plan… « Programme politique donc que celui annoncé hier, qui marque le début d’une précampagne déguisée ! (…) Déconstruire, voire noircir ce qu’a fait le régime précédent, voilà l’autre face de cette vision politique pour les 5 ans à venir des nouveaux maîtres du Sénégal ! Faire rêver surtout la jeunesse tout en battant campagne ; deux fers au feu, voilà le fond de ces annonces prometteuses. »
Et Aujourd’hui de s’interroger : « est-ce que les Sénégalais vont adhérer et croire à ces paroles mielleuses ? Ce programme suffira-t-il à faire que le PASTEF et ses alliés soient majoritaires après les législatives du 17 novembre ? Cette vision du Sénégal pour les 25 années prochaines est-elle viable au regard du contexte actuel ? »
« En tout cas, conclut WakatSéra, toujours à Ouagadougou, l’arbre de “Sénégal 2050“ est planté et, pour le bonheur des populations sénégalaises, il ne reste plus qu’à espérer que les fruits tiennent la promesse des fleurs ! »
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