« Que pèse le coq gaulois devant l’ours russe ? », s’interroge Le Figaro. « En se hasardant à un face-à-face solitaire avec Vladimir Poutine hier, Emmanuel Macron a tenté le diable, estime le quotidien de droite. Le président français n’a pas beaucoup d’options dans son jeu ni de grandes chances de succès dans un bras de fer qui le dépasse. Du moins a-t-il pu calculer qu’à l’heure où Washington crie à l’invasion 'imminente' de l’Ukraine, il ne lui serait pas reproché d’essayer quelque chose. Ce sera déjà ça de pris électoralement… »
Un processus nouveau ?
Le Monde se penche sur la méthode Macron dans ce dossier russo-ukrainien explosif : « tenter d’enclencher 'un processus nouveau' plutôt que de s’appesantir sur les 'divergences' et les 'malentendus' derrière la crise profonde entre Moscou et les Occidentaux. C’est la voie étroite choisie par Emmanuel Macron, hier, qui s’appuie moins sur des propositions réellement nouvelles que sur la croyance du président français dans la force de son volontarisme. Ce chemin a (donc) été défriché lors de ce long entretien avec Vladimir Poutine – plus de cinq heures –, qu’Emmanuel Macron voit comme le point de départ d’une séquence devant durer plusieurs semaines. La tâche sera difficile, soupire Le Monde, et les premiers mots de Vladimir Poutine en conférence de presse l’ont rappelé. Le président russe, qui avait accueilli son hôte avec une certaine chaleur, a de nouveau déroulé les multiples objets de la rancœur russe, à commencer par le dernier en date : le refus de l’OTAN et des Etats-Unis d’accéder aux 'propositions de sécurité' présentées par Moscou. 'Cela fait trente ans que nos préoccupations sont négligées', a souligné Vladimir Poutine, qui s’en est aussi pris à la 'russophobie' des Etats baltes, la trahison du 'coup d’Etat de Maïdan', en Ukraine, ou encore aux interventions de l’Alliance en Afghanistan, en Libye ou en Irak. Il a tout de même salué la visite d’Emmanuel Macron, estimant que 'certaines de ses idées peuvent servir de base à des avancées communes', et a promis, plus tard, être prêt à des 'compromis'. »
Jeu dangereux
Alors, « dans ce bras de fer médiatique où chaque détail a son importance, espérons que les vœux de 'désescalade' ne restent pas pieux », lance Libération. « Plus il y a d’activité diplomatique, moins il y a de chances que nous nous précipitions dans la guerre. » Mais, « le problème, c’est que dans ce brouillard de la guerre, il suffit d’un rien, un malentendu, un mot mal traduit, un mouvement de troupes mal interprété pour qu’un conflit armé éclate. C’est donc un jeu très dangereux qui se déroule sous nos yeux. Et l’on espère que les expressions 'désescalade', 'bâtir une vraie sécurité', 'trouver un règlement à la crise' utilisées hier soir de part et d’autre ne sont pas de simples paroles diplomatiques vides de sens. »
En tout cas, il fallait aller à Moscou. Pour Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « le chef de l’Etat français veut croire que sa relation avec Vladimir Poutine, aussi bancale et chaotique soit-elle, peut lui permettre de faire redescendre un peu la pression. Il n’a pas grand-chose à perdre : l’Europe a été exclue des négociations par Poutine lui-même avant qu’elles ne débutent et le simple fait de la ramener dans le jeu est déjà un (petit) succès à mettre à son actif. Et puis ne rien tenter aurait alimenté un procès en passivité du plus mauvais effet alors que la France vient de prendre la présidence de l’Union. »
Campagne présidentielle : Anne Hidalgo sur la corde raide
Enfin, la campagne pour l’élection présidentielle en France, avec cette question à la Une du Parisien : « Anne Hidalgo : va-t-elle tenir ? »
« La Maire de Paris ne décolle pas dans les sondages, constate Le Parisien : 3% selon Ipsos. Des défections sont annoncées. De quoi plomber le moral du PS qui risque la faillite. (…) Jusqu’où peut-elle tenir ? Les proches d’Anne Hidalgo veulent croire que les sondages en vue de l’élection présidentielle se trompent. (…) Faute encore de carburant, la candidate et son équipe s’attellent à mettre toute la machine socialiste en état de marche. De la maire de Lille à Bernard Cazeneuve, l’ancien Premier ministre, nommé samedi président du comité de soutien national de la candidate, la plupart des anciens ténors du PS sont désormais à ses côtés. Même François Hollande qui, il y a deux semaines, avait laissé planer le doute sur une éventuelle candidature, semble nourrir de meilleures intentions. » Mais est-ce que cela sera suffisant ?
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