À la Une: Emmanuel Macon, ni candidat, ni chef de guerre
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Alors que l’Ukraine est toujours « sous les bombes », comme le montre la Une de Libération ce jeudi matin ; alors que cette guerre lancée par la Russie ouvre « une nouvelle ère » selon l’édito du Figaro -celle peut-être d’une « puissance naissante », celle peut-être de l’« Europe-Puissance » comme le dit également l’édito des Échos-, cette guerre oblige Emmanuel Macron à des exercices quelque peu particuliers.
Hier soir, si le président a appelé lors de son allocution télévisée à « répondre à la guerre par des décisions historiques », il n’était pas là « en chef de guerre », note Le Figaro, mais « comme celui qui veut entretenir le fil du dialogue avec le maître du Kremlin ». Cet exercice d’équilibrisme, c’est probablement la Une du Parisien Aujourd’hui en France qui l’illustre le mieux. À côté d’une photo du président, deux de ses phrases sont accolées l’une à l’autre : « Nous sommes aux côtés de l’Ukraine », d’une part et « nous ne sommes pas en guerre contre la Russie », de l’autre.
Une campagne présidentielle inédite
Emmanuel Macron ne parlait donc pas en tant que chef de guerre, mais il ne parlait pas, non plus, en tant que candidat. « Quel moment singulier, inédit même, que cette intervention présidentielle ! » s’exclame Le Figaro. « À quelques heures de la clôture des candidatures à l’élection suprême », Emmanuel Macron n’a « rien dit de son intention – évidente - de briguer un nouveau mandat ».
Mais ses proches avaient prévenu, « avant même l’allocution », « l’intervention télévisée n’aurait pas d’autre objet que l’invasion de l’Ukraine », précise La Croix. Et « quand les Russes campent à quelques kilomètres de Kiev, personne ne peut faire grief au chef de l’État de se concentrer sur ce dossier », estime le quotidien catholique. Or, ce dernier déplore tout de même la « situation politique inédite » dans laquelle nous sommes : « La campagne était déjà atone, la voilà figée », constate La Croix. « La guerre emporte tout, et l’on peut craindre que d’ici au 10 avril, elle constitue le prisme unique de cette campagne »
Et pour l’instant, cela tourne principalement autour des positions affichées à l’égard de Vladimir Poutine, et de la question des réfugiés. Pour Le Monde, c’est certain, « la guerre en Ukraine a provoqué un réel effet de souffle dans la campagne ». Une campagne « envahie » par le « clivage russe ». Le Pen, Zemmour ou Mélenchon sont notamment « attaqués sur leurs positions passées », jugées parfois complaisantes envers la Russie, et ils « tentent de se justifier », explique Le Monde.
La question des réfugiés africains
Quant à parler de Marine Le Pen et Eric Zemmour, Le Figaro nous dit d’ailleurs que la question de « l’accueil des réfugiés ukrainiens divise le camp nationaliste ». Quand la première y est favorable, au prix d’un grand écart avec sa position sur les réfugiés syriens ou afghans, le second y est opposé. Mais cela joue visiblement des tours à Eric Zemmour : « en une semaine, l’essayiste aura perdu entre trois et quatre points [dans les enquêtes d’opinion], analyse Le Figaro, soit la quasi-totalité de ceux gagnés depuis janvier ».
Mais il enfonce le clou encore ce jeudi matin, dans Le Parisien Aujourd’hui en France, avec une double page dans laquelle il répond aux questions des lecteurs. Quand une certaine Inès lui demande pourquoi il est « le seul candidat contre l’accueil des réfugiés ukrainiens en France », Eric Zemmour réaffirme que « la Pologne a dit qu’elle était prête à tous les accueillir » et que de toute façon, « ils ne veulent pas être déracinés loin de leur pays […] Ils ne fuient pas l’Ukraine comme en Syrie ou en Afghanistan ». Malheureusement, il ne développe pas sa réponse pour nous expliquer en quoi la guerre est différente en fonction des régions du globe.
Les hommages à Jean-Pierre Pernaut
Les régions... En France, lui, c'est ce qu'il voulait mettre en avant pendant 30 ans. Les journaux rendent ce matin hommage à Jean-Pierre Pernaut. « La star du journal de 13h », qui était aussi « un amoureux des terroirs », comme le présente la Une du Figaro. Oui, « à jamais l'ami du 13h », confirme la Une du Parisien également. « Le présentateur aux 7000 JT », comme le présente Telerama ce matin. « Emporté par la maladie, le présentateur du JT de 13 heures de TF1 a quitté la scène ce mercredi à 71 ans », rapporte Telerama. Cependant, l'article nous rappelle au passage que « Jean-Pierre Pernaut était autant salué pour son lien unique avec les téléspectateurs que brocardé pour son attachement à une France pétrie de nostalgie ». En tout cas, au revoir Jean-Pierre !

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