À la Une: une pancarte qui a fait le tour du monde
Publié le :

L’image de cette journaliste de la télévision russe brandissant une pancarte « Non à la guerre ! On vous ment ici », en direct sur l’antenne lundi soir, a inondé hier les écrans de la planète.
« Poutine se prend un direct », lance Libération en première page. « Ce qu’a fait Marina Ovsiannikova est immense, commente le journal. Il est fort possible que sa rébellion ait été vue plus de fois à l’étranger que dans son pays, que les Russes regardant ce JT se souviennent tout autant de l’imperturbable présentatrice continuant de débiter ses mensonges à l’antenne. Mais il serait faux de dire que le geste de Marina Ovsiannikova n’a pas compté en Russie. Dès lundi soir, elle et sa pancarte étaient partout sur les messageries que certains se risquent encore à utiliser malgré les interdictions. La révolte de cette femme est une goutte d’eau dans un océan de messages de propagande. Mais, estime le journal, c’est un tournant dans le mouvement de protestation en Russie. Depuis le 24 février, plus de 15 000 arrestations d’opposants ont eu lieu dans le pays de Vladimir Poutine. Célébrons leur courage. »
Libération qui précise encore que la journaliste « est sortie hier soir du tribunal de Moscou, avec une amende de 30 000 roubles mais libre ». Mais elle pourrait comparaître à nouveau devant les juges et écoper, là, d’une peine de prison.
Un accroc dans un tissu de mensonges
« Son acte de bravoure ne changera pas le cours de la guerre, ni le sort de tous ceux qui luttent pour les libertés et la démocratie en Russie, relève La Croix. Mais c’est un accroc dans le récit bien huilé du Kremlin qui, pour justifier l’invasion de l’Ukraine, multiplie les mystifications. C’est aussi le signe qu’une part de l’opinion russe est bel et bien consciente que le régime de Vladimir Poutine, dans sa folle fuite en avant, ne tient plus que par la répression et le mensonge. »
Le réflexe de l’autruche…
Mais « les Russes veulent-ils savoir ? » Question posée par Le Monde… « L’information reste accessible, relève le quotidien du soir. Difficilement, certes, mais des dizaines de canaux Telegram restent actifs, les moyens de contourner le blocage des sites sont nombreux. Un réseau virtuel privé (un VPN) vaut cent samizdats – du nom de ces textes imprimés clandestinement qui circulaient sous le manteau en URSS. Or, un constat s’impose, pointe Le Monde : de nombreux Russes ne veulent pas savoir. Plus grand-monde ne croit à l’euphémisme de "l’opération spéciale", mais au-delà des formules convenues, le besoin de savoir s’arrête. Le narratif patiemment construit par le pouvoir, celui d’une Russie éternelle agressée, tient lieu d’explication. Pour beaucoup, la cécité est un choix, ou un moyen de survie. (…) Il y a là une attitude très pragmatique, qui consiste à fermer les écoutilles pour se mettre à l’abri d’un monde extérieur menaçant, se concentrer sur la sécurité et la sérénité de son entourage. »
Macron dévoile son programme demain
À la Une également, la campagne pour la présidentielle en France : « Macron affiche enfin la couleur », s’exclame Le Parisien. « Accusé par ses adversaires de fuir la campagne, le président candidat dévoilera demain jeudi son projet lors d’une grande conférence de presse. Un seul meeting avant le premier tour serait prévu, croit savoir Le Parisien, le samedi 2 avril à Paris. »
Que va dire le président sortant ? « Au menu principal : l’éducation, la santé puis le travail et le pouvoir d’achat. » Le pouvoir d’achat, un sujet de plus en préoccupant pour les Français, avec une hausse des prix qui n’en finit plus…
Des chèques en bois…
« La France confrontée au choc de l’inflation », titre Le Figaro en première page. « À la fin février, l’inflation a bondi de 3,6 % en moyenne sur un an, un record depuis 2008, qui pèse déjà sur le pouvoir d’achat des ménages. »
Alors, « confronté à cette situation à un mois d’une élection présidentielle placée sous le signe du pouvoir d’achat, le gouvernement fait ce qu’il sait faire de mieux : des chèques en bois », soupire Le Figaro. « La France ne disposant d’aucune marge de manœuvre budgétaire, cette débauche d’argent public vient instantanément gonfler un endettement déjà hors de contrôle. »
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne