À la Une: Liz Truss, beaucoup de bruit, puis rien
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Trois petits tours et puis s’en va… La désormais ex-Première ministre britannique pique du nez à la Une du Figaro. La photo a été prise à la volée d’un mouvement de demi-tour effectué par Liz Truss après l’annonce de sa démission, devant le 10 Downing street, où perchent les chefs du gouvernement, à Londres. Dans Libération, c’est l’instant d’après que le lecteur découvrira, lorsque la cheffe déchue se retire.
Le Figaro, donc... Ce quotidien est tout sauf tendre avec Liz Truss, soulignant cruellement que « celle qui se prenait pour Margaret Thatcher (douze ans de main de fer dans un gant de crin) remporte le trophée du mandat le plus court, et sans doute le moins productif, en trois cents ans d’histoire politique anglaise ». Pour Le Figaro, pas de doute, le Royaume-Uni « à bout de souffle ». Deux ans et trois Premiers ministres après la mise en œuvre du Brexit, la sixième puissance mondiale peut-elle sortir de cette « spirale infernale », se demande en conséquence ce journal.
Dans les rues de Londres, le journal Le Parisien a rencontré des Britanniques affligés, tel ces retraités conservateurs du très huppé quartier de Kensington and Chelsea, et pour qui Liz Truss « était un poids léger, pas assez expérimentée pour la tâche de Premier ministre (et qui) a causé du tort au pays, les gens (étant) en panique, surtout les plus pauvres »… Tel ce jardinier qui se dit « consterné par le spectacle affligeant auquel le peuple britannique assiste depuis des mois ». Selon lui, les conservateurs ont fait « une énorme gaffe en la nommant, elle n’a pas l’étoffe d’un leader »… Telle cette femme de ménage qui en vient « à regretter Boris Johnson ». Avis non-partagé par le couple de retraités du début, et dont la femme estime qu’un retour de Boris Johnson serait « comme de retourner avec un ex » ! Shocking !
Parti tory, la tempête
A présent, c’est rien moins que l’avenir immédiat du Parti conservateur de Liz Truss et, au-delà, de la stabilité du Royaume-Uni qui préoccupe le journal La Croix. Car ce qui fut une « humiliation » pour Liz Truss est pour ce journal catholique, de peu de poids au regard de la situation du Royaume-Uni : « cette crise profonde dans le pays qui inventa la démocratie parlementaire n’est pas une bonne nouvelle, souligne le quotidien catholique. Le Royaume-Uni conserve historiquement un rôle d’exemplarité dans l’exercice des libertés et de l’état de droit (…) On ne peut qu’espérer le retour du réalisme et de la sincérité à Londres », implore La Croix.
Le Royaume-Uni en danger ? Pour la presse française proche de la gauche, c’est plutôt le Parti conservateur qui est en péril. Dans Libération, par exemple, un politiste local du nom de Rod Dacombe s’attend à ce que « s’il y a des élections anticipées », ce parti « soit presque totalement anéanti ». Et justement, cet expert en politique britannique ne voit « pas de fin au chaos actuel sans élections générales ».
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