À la Une: la triste odyssée de l’«Ocean Viking»
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« Les trois semaines d’errance du navire humanitaire, qui a fini par accoster à Toulon vendredi sur fond de crise diplomatique entre la France et l’Italie, ces trois semaines d’errance marquent l’impuissance européenne à mettre en œuvre les droits humains. » C'est le commentaire du Monde qui qualifie encore cette affaire de « désastre européen » qui « remet en lumière l’incapacité de l’Union à organiser la solidarité en son sein. Cela sur la principale question qui nourrit l’extrême droite dans chaque pays – l’immigration – et, partant, menace l’avenir de l’Union elle-même. »
Sur le plan intérieur, poursuit le quotidien du soir, « si le dénouement de Toulon devrait logiquement être salué à gauche, il risque de compromettre le ralliement déjà incertain de la droite au projet de loi sur l’immigration, construit sur un équilibre entre régularisation de travailleurs étrangers et fermeté sur les mesures d’éloignement. »
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En effet, pointe Le Figaro, « cet épisode compromet singulièrement les tentatives de l’Élysée pour nouer une alliance avec le parti Les Républicains. (…) À deux semaines de l’élection de leur président à la tête du parti, l’accostage à Toulon de l’Ocean Viking est une aubaine pour les élus LR. Il prouve l’impuissance du pouvoir exécutif en place face à l’immigration et justifie ainsi leur stratégie d’indépendance. »
On revient au Monde qui a pu se procurer les résultats de l’enquête sur une autre affaire de migrants, encore plus dramatique : le naufrage l’année dernière de 27 candidats à l’exil dans la Manche, entre la France et l’Angleterre. Cette enquête « accable les secours », pointe le journal. En effet, écrit-il, « les investigations sur les conditions du naufrage révèlent que les migrants ont appelé à l’aide à de nombreuses reprises. Les secours français ont attendu qu’ils passent dans les eaux anglaises. Aucun moyen de sauvetage ne leur a été envoyé. » Français et Anglais se renvoyant la balle…
« Midterms » : la « glissade » de Trump
À la Une également : les élections de mi-mandat aux États-Unis. « Grâce au Nevada, les démocrates sauvent leur majorité au Sénat », s’exclame Libération. « La réélection de justesse de Catherine Cortez-Masto dans le Silver State assure au parti de Joe Biden de conserver, voire renforcer, le contrôle de la chambre haute, en attendant que se décante le sort encore indécis de la Chambre des représentants. »
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Commentaire des Dernières Nouvelles d’Alsace : « Donald Trump envisageait ces élections de mi-mandat comme un tremplin, il s’est offert une grosse glissade. Non seulement la vague rouge qu’il annonçait ne s’est jamais levée, non seulement le Parti démocrate a, contre toute attente, conservé le Sénat et n’a pas encore tout à fait perdu le Congrès, mais qui plus est, lui, Donald Trump, a entamé son crédit au sein de son propre camp. »
« Ce sursaut démocratique des élections de mi-mandat remet en cause l’idée même que le mensonge et la tromperie sont électoralement gagnants à coup sûr, se félicite pour sa part La Charente Libre. L’obscénité des comportements de Trump se retourne contre son auteur. Même si d’autres sont prêts à reprendre le flambeau de la révolution réactionnaire, la leçon compte. Les bons points démocratiques sont rares sur la planète, il faut donc pieusement les conserver. »
8 milliards sur la Terre !
Enfin, à lire dans Sud-Ouest, ce dossier sur la croissance de la population mondiale : « une planète de huit milliards d’humains », s’exclame le journal. « Selon l’ONU, la population humaine atteindra demain mardi le seuil symbolique de huit milliards. Si l’accélération démographique des deux derniers siècles marque aujourd’hui le pas, il semble plus que jamais nécessaire, estime Sud-Ouest, de préserver les ressources de la Terre. »
Sud-Ouest qui pour autant veut rester optimiste… « Il est clair, affirme le journal, que la planète ne saurait supporter que dix milliards d’humains consomment et émettent comme des Américains. Mais juger ce scénario crédible, c’est ignorer les changements qui seront intervenus d’ici là. Comme la baisse, déjà perceptible, des émissions des pays riches. Ou l’évolution des comportements et des techniques partout où une forte densité humaine la rendra indispensable. Les progrès de l’agriculture et de la médecine depuis deux siècles ont permis à l’espèce humaine de se multiplier. Mais la conscience nouvelle des limites physiques de cette expansion est en train, malgré l’inertie démographique, d’inverser la tendance. Reste à l’accompagner par un profond changement mental et culturel. Vaste programme, mais indispensable. »
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