À la Une: la liberté pour Victor Bout, «Le seigneur des arsenaux»

Reuters

Après de longues années de détention aux États-Unis, le trafiquant d'armes russe Viktor Bout a été libéré lors d’un échange de prisonniers digne d’un roman d’espionnage.

« Comme un air de guerre froide entre Est et Ouest », remarque Le Parisien, après l’échange, sur l’aéroport d’Abou Dhabi, entre Victor Bout et la basketteuse américaine Brittney Griner. 

La vie de Victor Bout avait inspiré le cinéma hollywoodien. Il avait été arrêté en 2008 lors d'une opération américaine en Thaïlande. Surnommé « le marchand de la mort », son nom est demeuré tristement célèbre en Afrique. 

Pour le Kremlin, l’« opération militaire spéciale » en Ukraine a fait remonter la « valeur symbolique » de Victor Bout, « lui permettant du même coup de mettre dans l’embarras Joe Biden sur le terrain diplomatique et moral, souligne Le Figaro. Car les Américains ont été conduits à négocier le sort d’un homme présenté comme le plus grand trafiquant d’armes du monde, condamné à vingt-cinq ans de prison et qui n’a effectué que la moitié de sa peine. En l’échangeant contre Brittney Griner, c’est en quelque sorte un camouflet que Moscou inflige à la justice américaine et internationale », estime ce quotidien.

Syndrome chilien au Pérou

Confusion au Pérou, où le président élu Pedro Castillo a été destitué puis arrêté après sa tentative de « coup d’Etat ». Le président péruvien de gauche est actuellement en détention dans une base des forces spéciales de la police de Lima. Il a été destitué pour « incapacité morale » par une majorité de parlementaires. La vice-présidente Dina Boluarte a été investie comme nouvelle cheffe de l’État. Et, en France, le quotidien communiste L’Humanité entend, ce matin, expliquer à ses lecteurs « les dessous de la destitution de Castillo ».

Selon L’Huma, donc, « les élites n’ont jamais digéré l’élection de l’instituteur et syndicaliste Pedro Castillo. Originaire des Andes, il avait été porté au pouvoir par les populations pauvres et délaissées ».

Après sa chute, L’Humanité dénonce le « climat de dégagisme qui favorise l’extrême droite » au Pérou. Citant l’ex-président bolivien Evo Morales, évoquant « un schéma qui, à bien des égards, a à voir avec la situation de Salvador Allende, dans les années 1970, afin d’entraver l’accès du peuple aux institution », ce journal estime que « la seule porte de sortie résiderait dans le lancement d’un processus de Constituante, comme l’avait proposé Pedro Castillo. Pas sûr que Dina Boluarte emprunte ce chemin », soupire L’Huma.

L’affaire Norman Thavaud

Norman Thavaud est un youtubeur français. Il est mis en cause par des jeunes femmes pour des faits présumés de viols et corruption de mineurs. Le journalLibération publie ce matin les témoignages de huit jeunes femmes qui accusent, en effet, Norman Thavaud, numéro un ou ex-numéro un du YouTube français, de faits présumés de viols et corruption de mineurs. Sur quatre pages, Libération publie les très explicites témoignages de ces jeunes femmes, soulignant au passage que quatre de ces témoignages sont aujourd’hui entre les mains des enquêteurs de la Brigade de protection des familles.

Et Libération de remarquer que, tel un faisceau d’indices, les propos de ces plaignantes « esquissent un schéma d’emprise du vidéaste, qui semble vouloir profiter de sa notoriété pour faire du chantage affectif et obtenir des relations sexuelles ».

La laïcité au défi à l’école

Cette enquête en France, pour conclure, et qui porte sur l’autocensure des profs face aux atteintes à la laïcité en classe, à la cantine ou lors des sorties scolaires. Selon un sondage Ifop pour la revue mensuelle Écran de veille cité par le journal Les Echos, entre 52% et 56% des enseignants français disent s’être déjà autocensurés dans leur enseignement « afin d’éviter de possibles incidents provoqués par certains élèves ». Cette enquête indique que ce sont surtout les enseignants de moins de 40 ans qui s’autocensurent en de telles circonstances. Ils sont 60% dans ce cas, indique le quotidien Les Echos sur la foi de ce sondage Ifop pour la revue Ecran de veille.