À la Une: l'Iran, un an après la mort de Mahsa Amini
Publié le :

Mahsa Amini en Une de Libération, son visage imprimé sur les quatre lettres du mot « Iran », dont le «I» a été transformé en bougie. La jeune femme de 22 ans, arrêtée le 13 septembre 2022, avant de mourir le 16 « sous les coups de la police pour la seule raison que son foulard avait légèrement glissé de ses cheveux ». Libération raconte « l'éruption de colère transformée en lame de fond ». « Pour les opposants, le retour en arrière est impossible » même si « la répression féroce a rendu les manifestations plus rares ».
« Iran, la révolution inachevée » titre Le Figaro. Cet anniversaire « entraînera-t-il une vague durable de manifestations ? » se demande le journal, car « le feu couve toujours sous la cendre ». « De nombreuses Iraniennes continuent de défier le pouvoir en sortant dans la rue sans foulard ».
« Une dissidence ostentatoire » selon Le Monde, qui se penche sur « ces Iraniens assaillis aujourd'hui de sentiments contradictoires » « Le désespoir, l'attentisme, la frustration et la fierté ».
La presse française s'interroge aussi sur l'avenir du régime iranien
Le Figaro évoque le lancement par le régime de Téhéran « d'une reconquête culturelle vouée à l'échec » Celle des universités, « le principal foyer de la contestation ». Avec des professeurs renvoyés et remplacés par des profils plus compatibles avec les idéaux révolutionnaires et islamiques du régime.
C'est « Une République Islamique en ruines » menée par « un guide aveugle et sourd » lance le Monde dans son éditorial. « La violence déchaînée par Téhéran a fait son oeuvre » celle de « l'aggravation dramatique de la fracture entre le régime et son peuple »
« Les fondations sont sapées » affirme Libération, même si le régime « s'est renforcé sur la scène internationale avec le rétablissement des relations avec l'Arabie Saoudite, et les liens noués avec la Chine et la Russie, dans une sorte de croisade anti-occidentale ».
Oui « La dictature religieuse a déjoué les pronostics qui annonçaient sa déstabilisation, voire sa chute » souligne La Croix. Mais « Le régime ultraconservateur se prépare à faire face à deux tests potentiellement déstabilisateurs : les élections parlementaires en mars prochain et la succession de l’ayatollah Khamenei, qui a fêté ses 84 ans en avril »
À la Une également, la situation sur l'île italienne de Lampedusa
Oui et les près de 10 000 migrants arrivés cette semaine « sur cette île en surchauffe » « où la population locale y est normalement de 6000 habitants » rappelle Le Parisien, Aujourd'hui en France, qui propose un reportage « entre camp surpeuplé et service locaux dépassés » « Il n'y a pas assez d'aide pour nous tous » y raconte un jeune Burkinabè.
Libération pointe de son côté, une Giorgia Meloni « dépassée par la crise migratoire ». « La leader d’extrême droite a fait la guerre aux ONG humanitaires qui sauvent en mer les migrants, a adopté des textes sécuritaires pour faciliter les expulsions de clandestins et punir les passeurs » « elle se retrouve aujourd'hui impuissante ».
« C'est un échec diplomatique cuisant pour la Première ministre italienne » enchérissent Les Echos. « Échec vis-à-vis de la Tunisie d'abord. Depuis l'accord signé en juillet, le nombre d'arrivés depuis les côtes tunisiennes a bondi de plus de 60% » « Échec également avec les plus proches partenaires européens de l'Italie, l'Allemagne en tête ».
Pour La Croix, ce nouvel épisode « met l’ensemble des gouvernements européens sous tension, alors qu’ils sont incapables de s’accorder sur une gestion commune de l’immigration ».
« Lampedusa : c'est le coup d’envoi de la campagne européenne » jugele Figaro et « Toutes les listes sont prévenues » en juin prochain, c'est sur « la crédibilité de leurs solutions plus que sur l’intensité de leurs indignations qu’elles seront jugées ».
En tout cas, l'immigration évoque toujours quelque chose de positif pour les personnes de gauche
Oui, à 52%... c'est ce que révèle le baromètre Ifop publié dans l'Humanité, à l'occasion de la Fête du même nom, qui se tient ce week-end près de Paris. Alors « la part des Français se déclarant de gauche a diminué sur la décennie passée », 43 contre 47% il y a 10 ans, mais « les préoccupations progressistes : solidarité, protection de l'environnement, redistribution des richesses » s'imposent de plus en plus dans la société française »
Autre constat, toujours dans l'Humanité, celui de la stagnation de la Nupes. Dans l'ensemble de la population, « les amabilités échangés entre responsables dans les médias et réseaux sociaux n'ont peut-être pas aidé à la crédibiliser » déplore le quotidien, qui donc tente de résumer cette année d'alliance des gauches par une comptine. « Trois pas en avant, trois pas en arrière ».
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne