À la Une: d’îles en îles, des migrants de Lampedusa aux indépendantistes du Groenland
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Dans leurs dernières pages, les hebdos nous vantent cette semaine des îles paradisiaques pour prolonger les vacances : Le Point invite à jouer James Bond à « Mamula, rocher forteresse au large du Monténégro ». Les Echos Week-End vendent de leur côté « une retraite bohème » sous le soleil de Mykonos.
Des escapades de rêve hors de prix effacées par l'actu cauchemar d'une île-échappatoire : celle de Lampedusa. L'île italienne est devenue un objectif pour quitter « l'autre enfer des migrants » : c'est ainsi que L'Obs désigne la Tunisie. Venus du Soudan, du Cameroun, de Côte d'Ivoire, les exilés « s'y heurtent à un déferlement de violence » selon l'hebdomadaire, notamment dans la banlieue de Sfax.
L'Obs a rencontré les associations. Elles témoignent de la jubilation des habitants lors de chasses à l'homme contre les Noirs africains, leurs logements incendiés, leurs fractures causées par des chutes pour échapper aux flammes, les enlèvements, les séquestrations, les tortures, les viols...
Une violence déchaînée par Kaïs Saïed, s'indigne L'Obs. Le président tunisien a affirmé que l'immigration subsaharienne relevait d’un « plan criminel pour changer la démographie de la Tunisie ». C'était en février dernier, « ce qui n'a pas empêché la présidente de la Commission européenne de signer un accord avec Tunis en juillet afin de renforcer la coopération en matière de contrôle des flux migratoires ». Un accord éclipsé par l'arrivée de plusieurs milliers de migrants sur Lampedusa ces dernier jours.
Le drame de l'île italienne « relance le débat en Europe sur le devoir de répartition des demandes d'asile entre les 27 » espère l'Obs.
Au sommet de l'État français, il est question d'isolement
Récit de l'Intérieur avec les premiers flics de France, à qui L'Obs donne la parole dans un dossier sur « le vrai pouvoir de la police ». Les ministres de l'Intérieur doivent composer avec l'influence de puissants syndicats. Et on apprend que « les gardiens de la paix sont le corps le plus syndiqué du pays ».
Brice Hortefeux, ministre de 2009 à 2011, raconte ainsi « l'angoisse d'avoir sa police contre soi ». Car, rappelle L'Obs, « même si les agents n'ont pas le droit de grève, ils peuvent déposer les armes ». L'hebdomadaire rappelle ainsi « les arrêts maladie qui se sont amoncelés dans les commissariats » après le placement en détention provisoire d'un agent de la Bac de Marseille. Ce dernier est soupçonné d'avoir gravement blessé un jeune lors des émeutes dans la cité phocéenne.
Autre anecdote révélatrice : en juin 2020, le ministre Christophe Castaner promet « la tolérance zéro » contre les agents qui font « l'objet d'un soupçon avéré de racisme ». Réaction épidermique du secrétaire général d'un syndicat policier : « Ce que tu as raconté est inacceptable, soit tu rectifies le tir, soit je te flingue. »
Un mois plus tard, Castaner est débarqué de la place Beauvau. Son successeur Gérald Darmanin ne se rappelle lui d'aucune « grosse discordance » avec les syndicats. Il est toujours en poste, plus de trois ans après sa nomination.
Paris Match captivé par un îlot de richesse et de glamour...
L'hebdomadaire consacre pas moins de 22 pages à la visite d'État en France du Roi Charles d'Angleterre la semaine dernière. Tapis rouge, lustres et dorures, la France a sorti sa tenue d'apparat pour accueillir le souverain d'une nation autrefois ennemie. Devant le Château de Versailles, l'hebdomadaire s'extasie devant le luxe et le défilé des robes et des ensembles Dior, Saint-Laurent, Chanel portés par des convives prestigieux : milliardaires, chanteurs, acteurs, et autres sportifs.
Le succès du « snus » en Suède et dans le foot
Pause dans la métaphore, le temps de griller une cigarette pour certains ou de se placer du snus sur les gencives. Les Échos Week-End racontent comment ces mini sachets de poudre de tabac ont permis à la Suède de réduire son taux de fumeurs quotidiens aux alentours de 5%. Soit le niveau le plus bas de toute l'Union européenne.
Les mégots sont devenus rarissimes à Stockholm, au profit de paquets ronds discrets très prisés par une jeunesse suédoise qui abandonne peu à peu la clope, sans pour autant renoncer à la nicotine, une substance très concentrée dans le snus. Le produit est donc interdit dans le reste de l'UE.
Malgré cette prohibition et les risques pour la santé, le snus fait fureur chez les footballeurs selon le magazine L'Équipe. Professionnels comme jeunes espoirs, beaucoup sont accros aux sachets, vus comme des accélérateurs de performance et donc de carrière... mais probablement aussi comme un outil pour mieux encaisser la pression, car « certains jouent pour assurer les repas de leur famille, dès l'âge de 13-14 ans ».
Au Groenland, l’indépendance à travers les sports oubliés
L’Equipe Magazine relate comment l'île arctique rêve de devenir indépendante du Danemark. 70% de ses 56 000 habitants désirent ce changement, selon les sondages. Et pour affirmer la singularité du Groenland face au continent et l’ancienne puissance coloniale, les partis locaux misent sur des sports ancestraux.
Parmi eux, le saut à genoux : une technique de chasse du phoque où l'on se propulse le plus haut possible à partir de ses genoux. Donc impossible à pratiquer pour les novices. Une épreuve de force pour servir la possibilité d'une île.
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