Tour du monde des correspondants

La COP27 vue depuis l'Afrique du Sud, les Émirats arabes unis, la Pologne et le Brésil

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Tous les pays doivent faire plus. L’appel hier de Joe Biden de passage à la COP27, la conférence de l’ONU sur le climat qui entamera demain sa deuxième semaine. L’enjeu est crucial alors que l’ONU estime que pour l’instant les engagements actuels sont insuffisants et placent la planète sur les rails d’un réchauffement catastrophique de 2,8° à la fin du siècle… L’objectif c’est 1,5°, alors comment aborde-t-on cette COP aux quatre coins du monde ?

La COP27 s'est ouverte à Charm el-Cheick en Égypte dimanche 6 novembre.
La COP27 s'est ouverte à Charm el-Cheick en Égypte dimanche 6 novembre. REUTERS - THAIER AL-SUDANI
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- De son côté, ce que l’Afrique du Sud retient surtout de la COP, ce sont ces annonces autour de son plan pour une transition énergétique juste. Comme annoncé lors de la COP 26 l’année dernière, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Union Européenne se sont bien engagés à soutenir le pays à hauteur de 8,5 milliards de dollars. Des investissements encore très loin des 85 milliards d’euros que l’Afrique du Sud estime être nécessaires sur 5 ans, mais qui pourraient permettre d’attirer d’autres fonds...

-  Aux Émirats arabes unis, cette COP est suivie avec attention. Cette semaine, le président émirien en personne, Mohammed ben Zayed , était d’ailleurs en Égypte. Il a annoncé avec son homologue égyptien la signature d’un accord pour développer l'un des plus grands projets éoliens terrestres au monde. Dans cette pétromonarchie du Golfe, les questions environnementales occupent une place de plus en plus importante. Un accent particulier est mis sur les nouvelles technologies et les énergies renouvelables. L’objectif est d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 comme annonce l’année dernière par les autorités. C’est par ailleurs dans l’émirat de Dubaï que se tiendra la prochaine Conférence sur les changements climatiques en novembre 2023.

-  En Pologne, on ne peut pas dire que le pays se préoccupe du réchauffement climatique avec la crise énergétique qu’il traverse. En début de semaine, non seulement le gouvernement a annoncé qu’il retardera le plan de fermeture des mines de charbon, mais aussi qu’il augmentera la production et ouvrira même de nouvelles installations. Déjà que la Pologne est le mauvais élève européen en termes d’émissions de gaz à effet de serre, ce n’est pas cette année qui va changer la donner. Et preuve du désintérêt dans cette COP 27, seul le président a voyagé jusqu’en Égypte. Après un bref discours où il s’est félicité de son nouveau contrat pour construire la première centrale nucléaire polonaise et se doter d’une énergie décarbonée, la délégation du pays est revenue à Varsovie. Il y a tout de même deux militantes polonaises qui se sont rendues en Égypte pour revendiquer le statut de prisonniers climatiques dans un pays qui ne fait presque rien… 

- Au Brésil, dans le contexte post-électoral, le but est de remettre le pays au centre des négociations climatiques. Après quatre ans d’une politique qui a encouragé l’utilisation des pesticides et la déforestation en Amazonie, le Brésil doit prouver qu’il est prêt à changer de cadre, car une nouvelle mauvaise nouvelle vient de tomber : la déforestation en Amazonie a atteint un nouveau record au mois d’octobre. Pendant son mandat Jair Bolsonaro ne s’est rendu à aucune COP, méprisant ouvertement ce rendez-vous. Cette année le Brésil représente la deuxième plus grande délégation officielle. La participation du président élu Lula, à partir de la semaine prochaine sera scrutée de près, il a déjà reçu dix demandes de réunions bilatérales avec entre autres la Chine, les États-Unis ou encore l’Allemagne, signe que le pays est pris au sérieux par ses partenaires mondiaux.

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