Pro-life ou pro-choice: quand la pilule et l'IVG s'invitent dans la musique américaine
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Un sujet qui divise, un enjeu clé de la campagne présidentielle, ou quand la politique s’immisce dans l’intimité des femmes : cette semaine, notre étape musicale aux États-Unis nous parle de contraception, et notamment de la pilule.

Légalisée dans les années 1960, rentrée dans les mœurs au fil du temps, elle représente une libération pour de nombreuses américaines : en 1975, Loretta Lynn chante d’un ton revanchard The Pill, morceau qui fait sensation dans l’univers conservateur de la country dont elle est une figure. Campant une femme fatiguée de ses grossesses à répétition, en colère contre son mari qui ne s’occupe de rien, elle signe un hymne à son émancipation.
Finies les grossesses subies… même si les accidents arrivent, comme Madonna le chante dans Papa don’t Preach, l’histoire d’une adolescente qui tombe enceinte sans le vouloir, mais choisit de garder l’enfant. Un choix plutôt conservateur en 1986 - y compris dans l'Amérique de Ronald Reagan - alors que l’avortement a été légalisé par l’arrêt Roe v. Wade de la Cour suprême en 1973. C’est ce même arrêt que la Cour, passée côté conservateur, a révoqué en 2022, permettant à de nombreux États d’interdire quasi totalement l’IVG.
En 1974, dans Rapid City, South Dakota, Kinky Friedman chantait l’histoire d’une jeune fille et de sa grossesse non désirée, abandonnée par un homme peu courageux. Elle doit alors partir à Chicago trouver un médecin qui « s’occupera du problème ». En 1987, c’est une histoire similaire, mais tragique que raconte Bruce Springsteen dans Spare Parts : celle d’une mère désespérée qui en vient à songer à l’infanticide, avant de se raviser.
Une réalité de nouveau concrète pour de nombreuses Américaines, et qui fait revenir dans cette présidentielle une question fondamentale : celle du droit des femmes à disposer de leur corps. Récemment, Kamala Harris a pointé du doigt son adversaire : « Une femme sur trois en Amérique vit dans un État où l'avortement est interdit à cause de Trump », a-t-elle déclaré depuis la Géorgie. « C'est une crise sanitaire et Donald Trump est l'architecte de cette crise ».
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