Robin Campillo et Nadia Tereszkiewicz, «L’île rouge» ou la fin d'une époque

Six ans après le triomphe de 120 battements par minute récompensé par le Grand Prix du jury du Festival de Cannes, le réalisateur Robin Campillo revient avec L’île rouge, son nouveau long-métrage. Inspiré par ses souvenirs d'enfance, le film se passe à Madagascar au début des années 70, et évoque la fin d'une époque, celle du colonialisme.

Le réalisateur Robin Campillo revient avec «L'île rouge», son nouveau film. © Gilles Marchand

Le cinéma est d’abord une question de regard. Le nouveau film de Robin Campillo est plus encore que d’habitude un film sur le regard.

Il montre le regard d’un petit garçon qui observe sa famille entre les lattes d’une caisse de déménagement. C'est aussi le regard qui épie les couples qui se retrouvent devant l’arbre des amoureux, ou celui qui scrute à travers la nuit une jeune femme en train de devenir libre.

C'est le regard d’un cinéaste – sans doute fut-il ce petit garçon – sur une époque finissante, celle du colonialisme, et sur le début d’une autre, celle d’un peuple qui prend les rênes de sa propre histoire. Un regard partagé aussi sur la beauté des paysages de cette grande île de l’océan Indien qu’est Madagascar, et dont le surnom, L’île Rouge a donné son titre au film.

Après le triomphe de 120 battements par minute, Robin Campillo présente L’île Rouge, une magnifique fresque autour d’une famille d’expatriés qui doit quitter un paradis qui ne leur appartient plus. Avec dans le rôle de la mère, Nadia Tereszkiewicz, remarquée dans Mon crime de François Ozon, et récemment auréolée du César du Meilleur espoir féminin pour Les Amandiers de Valéria Bruni-Tedeschi.

L’île rouge sort mercredi (31 mai 2023) sur les écrans français. Nadia Tereszkiewicz et Robin Campillo sont les invités de VMDN.

En fin d'émission, Daphné Gastaldi s'est rendue à Marseille à « L'Afrique vue par Sembène, trajectoire d'un docker, écrivain et réalisateur », une soirée hommage dédiée à Sembène Ousmane. Le réalisateur et écrivain sénégalais aurait eu 100 ans, cette année (2023). Un collectif s’est créé pour célébrer l’œuvre du « père du cinéma africain », avec des évènements à Saint-Louis du Sénégal, Marseille et même au festival de Cannes.