Sanctions contre la Russie : le Kremlin a-t-il trouvé la parade ?
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Plus de 3 ans après le début de la guerre en Ukraine immédiatement suivi de sanctions économiques internationales, Eco d'ici Eco d'ailleurs dresse le bilan d'une stratégie visant à limiter la capacité de financement de l’effort militaire russe tout en cherchant à épargner les populations civiles. Quelle efficacité ? Quelles limites ? Et quels contournements ?

Des sanctions ciblées mais contournées
👉 Charlotte Emlinger, économiste au CEPII (centre d'études prospectives et d'informations internationales) dans le programme Analyse du Commerce International, rappelle que les sanctions sont conçues pour limiter l’accès de la Russie aux financements et aux technologies sensibles.
Cependant, Moscou a mis en place des stratégies de contournement-détournement :
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partenariats renforcés avec la Chine, notamment dans l’énergie et les composants électroniques.
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recours aux pays tiers (Kazakhstan, Turquie, Émirats) qui réexportent vers la Russie.
Mais ces solutions alternatives coûtent cher avec une qualité souvent inférieure.

La résistance de l’économie russe
👉 Jean-Didier Revoin, correspondant de RFI à Moscou, décrit une économie qui a résisté mieux qu’attendu :
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Les secteurs les plus touchés sont ceux dépendants des importations étrangères, notamment les technologies et composants.
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L’inflation a fortement augmenté (8,5 % officiellement), tandis que les taux d’intérêt atteignent 18 %.
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Malgré cela, le chômage reste historiquement bas (moins de 2,5 %).
La Russie devrait entrer en récession en 2026, « une récession longue mais pas profonde, compte tenu de la bonne tenue du marché de l’emploi ».
Les entreprises étrangères face aux sanctions et aux contre-sanctions
👉 Catherine Joffroy (avocate associée au cabinet Dentons et conseillère du commerce extérieur de la France) détaille les difficultés rencontrées par les entreprises occidentales :
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contraintes d’approvisionnement et de financement,
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impossibilité pour certaines sociétés de céder leurs actifs sans pertes importantes.
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arrivée de nouveaux acteurs issus des BRICS qui occupent l’espace laissé vacant.
Certaines entreprises occidentales sont encore présentes mais fonctionnent « en sommeil », dans l’attente d’un éventuel assouplissement.
L’impact pour l’Europe et le monde
👉 Les sanctions énergétiques ont davantage pénalisé l’Europe que les États-Unis.
L’Allemagne, la France et l’Europe centrale paient un lourd tribut en termes de commerce et d’approvisionnement énergétique.
Pour Charlotte Emlinger, « les sanctions ne font pas s’effondrer une économie, mais elles la fragilisent durablement, rendent son insertion dans l’économie mondiale plus coûteuse et redessinent les routes commerciales ».
Pour aller plus loin
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L’économie mondiale 2026, CEPII (Éditions La Découverte), coordonné par Isabelle Bensidoun et Jezabel Couppey-Soubeyran.

Sénégal, des investisseurs mais pas à n'importe quel prix
Dans la seconde partie de l'émission, direction le Sénégal qui accueille les 7 et 8 octobre la deuxième édition du Forum Invest in Sénégal à Diamnadio.

Le directeur général de l’APIX (Agence de promotion des investissements et des grands travaux, Bakary Séga Bathily, explique la stratégie de son pays : renforcer la souveraineté économique, renégocier certains contrats avec les entreprises étrangères tout en s’ouvrant largement aux investisseurs internationaux.
🧑💻 Un entretien à découvrir en vidéo en cliquant sur ce lien.
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