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Inde: l'enfer de la pollution ambiante à New Delhi

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New Delhi, capitale la plus polluée du monde, se réveille ce lundi 13 novembre matin sous un épais nuage de smog. Cela fait deux semaines que la pollution est déjà à des niveaux particulièrement élevés, mais cela a encore empiré avec la célébration de la fête des lumières, hier, dimanche.  

Le «smog» enveloppe la ligne d'horizon à la périphérie de New Delhi en Inde, le 12 novembre 2023.
Le «smog» enveloppe la ligne d'horizon à la périphérie de New Delhi en Inde, le 12 novembre 2023. © AP/Altaf Qadri
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De notre correspondant à New Delhi,

les feux d’artifices et les pétards ont résonné toute la nuit et donné cette drôle d’impression qu’une guerre se déchainait dans les rues de New Delhi, à l’occasion de cette fête hindoue de Diwali. la vente et l’utilisation de ces explosifs avaient pourtant été interdits, mais rien ne semble arrêter la ferveur de Diwali…  Et ce lundi matin, le soleil perce difficilement à travers un épais nuage grisâtre de fumées, qui fait tousser et pique les yeux. L’air est littéralement toxique : La concentration en particules fines est de plus de 300 microns par m3, soit 20 fois les niveaux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). . 

Multiples sources de pollution

En automne, il y a quatre sources principales de pollution : les émissions des dix millions de véhicules de la capitale, dont l’essentiel sont des deux roues. Puis les rejets des industries ainsi que les poussières des chantiers de construction, très nombreux dans cette énorme mégalopole de 30 millions d’habitants, en pleine expansion.

Et enfin, les fumées organiques, particulièrement celles des feux des régions voisines, où les paysans brulent leur chaume pour replanter plus rapidement la prochaine récolte. Cela arrive justement en ce moment, et rajoute à la misère des résidents de Delhi.

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L’essentiel de ces émissions continuent pendant le reste de l’année, mais la pollution est plus intense en automne, par pure raison météorologique : le froid hivernal rabaisse et concentre l’ensemble de ces gaz. Et surtout, il n’y a quasiment plus de vent pour disperser cette pollution.

Elle stagne donc au-dessus de New Delhi au lieu de partir. Et cela est vrai pour toute la vallée du Gange, au nord de l’inde, où se trouvent 14 des villes les plus polluées du monde, peuplées de centaines de millions d’habitants.

Comment y remédier ?

À New Delhi, beaucoup de mesures ont été prises ces dernières années : tous les triporteurs et taxis de la ville ont dû convertir leur moteur au gaz naturel, une politique agressive d’électrification des transports a aussi été lancée. La dernière centrale à charbon de la région a aussi été fermée, entre autres mesures. Tout cela a marginalement fait baisser la pollution en particules fines, mais le plus dur reste à faire : réduire drastiquement la pollution des véhicules, des chantiers de construction et des industries, fermer des centrales à charbon dans le nord de l’Inde et interdire les feux de brulis.

Une tache qui demande une vraie volonté politique, car il faut pour cela s’opposer aux importants lobbies de la construction, de l’industrie et des agriculteurs. Mais c’est à ce prix que l’Inde pourra protéger la santé de ses habitants : aujourd’hui, un habitant de New Delhi perd jusqu’à 10 ans d’espérance de vie à cause de la pollution atmosphérique. 

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