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Japon: le Premier ministre Fumio Kishida sur un siège éjectable

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A la Une de l’Asie met ce matin les projecteurs sur le chef du gouvernement japonais. Fumio Kishida termine ce jeudi son voyage en France et s’envole pour l’Amérique latine. Une tournée qui ne fera pas oublier les difficultés auxquelles il est confronté chez lui au Japon. Son parti le PLD a perdu trois sièges au Parlement lors d’élections partielles le dimanche 28 avril.

Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida.
Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida. AP - Robert Willett
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Au Japon, il se murmure déjà que l’avenir du Premier ministre Fumio Kishida est compromis. Pour le quotidien économique Nikkei, « l’administration Kishida est au bord du précipice ». Et le Japan Times se demande : « À quoi doit s’attendre Kishida après l’échec électoral de son parti ? » Le quotidien de Tokyo estime que lors de son voyage en France et puis au Brésil et au Paraguay, le Premier ministre japonais doit « sérieusement réfléchir » comment sortir son parti de la mauvaise passe. Le journal cite un éditorialiste avec ces mots : « Kishida est comme un avion qui vole à basse altitude, il ne s’est pas encore écrasé mais navigue au ras du sol ».

40% des électeurs veulent un changement à la tête du gouvernement

Le chef du gouvernement ne semble avoir aucune intention de laisser les commandes du pays à un autre pilote et compte rester aux manettes coûte que coûte. « Je n’envisage pas du tout de dissoudre le parlement et de convoquer des législatives anticipées », a-t-il fait savoir devant la presse.

Fumio Kishida mise sur des réformes à l’intérieur de son parti libéral-démocrate PLD. Pourtant, selon un sondage de Jiji Press réalisé dimanche, 28 avril, à la sortie des urnes, 40 % des électeurs veulent un changement de dirigeant et cela au plus vite. La cote de popularité du Premier ministre stagne sous les 30 %.

Comment expliquer cette méfiance et cette frustration des Japonais vis-à-vis de leur gouvernement ? Les libéraux-démocrates sont empêtrés dans une affaire encombrante de caisses noires. Pas moins de quatre ministres ont déjà été forcés à démissionner, 85 des députés du PLD sont impliqués. Ils auraient omis de déclarer les revenus de collectes de fonds pour ensuite se partager le pactole. Ce scandale a érodé davantage la réputation d’un parti qui était déjà en difficulté, à cause notamment des liens de nombreux élus libéraux-démocrates avec la secte Moon.

« Kishida peut-il survivre ? »

Aujourd’hui, Fumio Kishida se trouve sur un siège éjectable, car en septembre prochain se terminera son mandat de président du parti PLD. S’il voulait renforcer sa position au sein de ses troupes à l’issue des élections partielles de dimanche, c’est clairement loupé. Pour le moment, les rivaux au sein de sa famille politique ne sont pas encore sortis de l’ombre, mais ce n’est qu’une question de temps, croit savoir le journal hongkongais South China Morning Post qui se demande : « Kishida peut-il survivre ? » Réponse en septembre, lorsque le PLD se choisira son nouveau patron.

Seule nouvelle rassurante pour Fumio Kishida : il dispose des deux tiers des sièges au Parlement, et des législatives ne sont prévues avant octobre 2025. Mais, l’opposition a déjà sorti la grosse artillerie – et réclame des élections anticipées.

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