Japon, Corée du Sud et Chine: un sommet tripartite sans avancée majeure
Publié le :
Le sommet annuel entre la Corée du Sud, le Japon et la Chine a eu lieu à Séoul ce 27 mai. Les Premiers ministres chinois et japonais et le président sud-coréen se sont entretenus, une première depuis 2019. De fortes tensions ont perturbé les relations entre les trois pays ces dernières années, notamment du fait du rapprochement de la Corée du Sud et du Japon avec les États-Unis. Mais cette reprise du dialogue a tout de même pu déboucher sur une déclaration commune.

De notre correspondant à Séoul,
Le fait que ce sommet se soit déroulé, est déjà une information clé pour les trois voisins dont les relations se sont nettement dégradées ces dernières années, même une poignée de mains entre les leaders semblait être une avancée. « Ce sommet est un nouveau départ », a promis le Premier ministre chinois Li Qiang, lors de la conférence de presse faisant suite à la rencontre.
Avec Fumio Kishida, le Premier ministre japonais et Yoon Suk-yeol, le président sud-coréen, ils se sont concentrés sur les sujets où des coopérations semblaient possibles : l’économie, les échanges culturels, les nouvelles technologies, le développement durable, la santé ou encore le vieillissement de la population. L’idée principale était de relancer les discussions trilatérales, notamment sur un possible accord de libre-échange, et faire de nouveau de cette rencontre un rendez-vous régulier. Ce qui ressort de la déclaration commune, c'est une recherche de consensus sans avancée majeure sur les dossiers importants.
Corée du Nord
La Corée du Nord s’est invitée à ce sommet trilatéral entre son principal partenaire chinois et ses ennemis que sont la Corée du Sud et le Japon, avec un message envoyé aux garde-côtes japonais pour les prévenir qu’un lancement de satellite aurait lieu entre ce lundi et le 4 juin. Une procédure de sûreté qui vise à prévenir que des débris pourraient retomber en mer dans la zone économique exclusive du pays.
Mais cette annonce a été effectuée, quelques heures avant le sommet, une façon de s’imposer directement à l’agenda. La déclaration conjointe précise l’engagement collectif au maintien de la paix et de la stabilité dans la région. Les trois pays se sont engagés à soutenir la dénucléarisation de la péninsule et à chercher une issue politique au problème inter-coréen.
Mais les différences de point de vue ont émergé lors de leur prise de parole respective, les dirigeants sud-coréen et japonais ont condamné le futur lancement nord-coréen. Yoon Suk-yeol a précisé que les efforts pour la dénucléarisation de la Corée du Nord seraient bénéfiques aux trois pays. Le Premier ministre chinois a invité tous les pays concernés « à la retenue pour que soit trouvé une issue politique à la question de la péninsule coréenne ».
Sujets sensibles
Les autres sujets sensibles comme les semi-conducteurs, Taïwan, la présence chinoise dans les eaux philippines en mer de Chine méridionale, n'ont pas débouché sur une évolution majeure. Et surtout rien sur la déclaration commune. Sur les semi-conducteurs, les restrictions américaines envers ses partenaires sud-coréens et japonais ont limité la coopération entre les trois voisins. Des chefs d’entreprises des trois pays se sont engagés à garantir la stabilité des chaînes de production.
Li Qiang a poussé pour une fin du protectionnisme et l’amélioration des relations et des échanges économiques entre les trois pays. Les sujets sensibles ont été abordés lors des rencontres bilatérales qui avaient lieu ce dimanche 26 mai. Pékin a souligné que le président sud-coréen avait rappelé son soutien au principe d’une seule Chine concernant Taïwan, tandis que Fumio Kishida a également exprimé son inquiétude sur les désaccords de son pays avec la politique chinoise autour de l’île et en mer de Chine méridionale. Chacun est donc resté sur ses positions tout se donnant rendez-vous l’année prochaine pour le sommet qui doit-être organisé au Japon.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne