« Japan is back », le Japon attire, de nouveau, les plus grands investisseurs de la planète au moment où la Chine connait une crise immobilière et de confiance sans précédent. La bourse de Tokyo est à son plus haut niveau depuis des décennies. Les investisseurs étrangers veulent croire en la capacité du Japon à soumettre son économie à un traitement de choc pour la rendre plus productive
Les investisseurs étrangers sortent leurs capitaux de Chine pour les placer au Japon. Depuis septembre 2020, a-t-on appris au dernier forum de la banque Citic-CLSA à Tokyo, ils ont investi plus de 110 milliards de dollars dans la bourse japonaise. Ils n’ont jamais été aussi nombreux à participer à Tokyo au dernier forum de la banque Citic-CLSA. D’après Nicholas Smith, le stratège de la banque, l’argent au Japon reste gratuit ou presque. Les entreprises sont hyper compétitives en termes de coût. Elles absorbent les hausses de salaires sans rogner sur leurs marges bénéficiaires. Les fusions et acquisitions sont en forte hausse. Les bénéfices nets de nombre d’entreprises sont tirés par leur croissance. Pas par le yen faible (il a perdu plus de 30% de sa valeur depuis 2021) qui dope pour d’autres secteurs, comme l’automobile, la valeur des profits réalisés en dollars ou en euros.
Les tensions géopolitiques profitent au Japon
Le Japon sera en Asie le bénéficiaire de la seconde guerre froide, laissent entendre des analystes au forum de Citic-CLSA. Le Japon refait son retard dans les semi-conducteurs en invitant TSMC et d’autres sociétés taïwanaises de pointe à installer des fonderies ultra-modernes. Les grands groupes japonais coopèrent avec Samsung, d’autres géants sud-coréens dans les plateformes d’intelligence artificielle. Les banques japonaises, à l’exemple de Nomura, investissent dans les entreprises de la région Asie-Pacifique. Le Japon est démocratique, stable et placé sous le parapluie nucléaire américain pour sa sécurité.
Pas d'autre choix que de se réinventer
Le Japon est pénalisé par la chute du yen, la stagnation des salaires, la faiblesse de son économie, la diminution de sa population, son hésitation à s’ouvrir à l’immigration et pourtant il réussit à se réinventer. Il faut dire qu'il n’a pas d’autre choix. Il doit créer de nouvelles sources de croissance pour financer son vieillissement, une dette publique qui représente deux fois et demi la taille de son économie. S’ouvrir à l’immigration, c’est sa dernière chance.
Le Japon dispose de l’épargne la plus abondante au monde. Il reste le premier investisseur à l’étranger. Mais il doit changer son état d’esprit. Warren Buffett, le célèbre investisseur, voit l’avenir au Japon. L’an dernier, il a fait, à 92 ans, le voyage de Tokyo après avoir investi des milliards de dollars dans les cinq plus grandes maisons de commerce japonaises. Des entreprises centenaires. « Elles représentent non seulement le Japon, mais aussi le monde entier », a-t-il déclaré.
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