Le Vietnam annonce construire une nouvelle liaison ferroviaire haute vitesse avec la Chine
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Ces 390 kilomètres de voies ferrées dont l’inauguration est prévue pour 2030 doivent donner un puissant coup d'accélérateur à l'économie vietnamienne.

La baie d'Halong, les rizières en terrasse de Sa Pa, le delta du Mékong... Ces paysages seront bientôt plus facilement accessibles en train pour les touristes chinois. Mais cette nouvelle ligne doit avant tout profiter aux usines vietnamiennes. Plusieurs géants de l'électronique y fabriquent leurs produits. Par exemple Samsung ou Foxconn. Usines qui ont besoin de composants pour fonctionner. Qui, eux, viennent de Chine. Jusqu'ici, tout arrive par camion. Mais c'est coûteux, lent et pas pratique. Le train doit rendre tout ça plus facile. Et puis enfin cette ligne grande vitesse doit servir aux vietnamiens. La moitié de la population habite aux abords de son itinéraire.
Une liaison importante, mais victimes des tensions sino-vietnamiennes
Il existe en fait une ligne similaire, construite il y a plus de 140 ans par la France quand le Vietnam était une colonie. Aujourd'hui, cette ligne circule toujours. Mais à 50km/h. Seuls les touristes l'empruntent.
Autre problème et de taille : les tensions importantes entre la Chine et le Vietnam. Bien que communistes, les deux pays étaient en guerre jusqu'aux années 90. La confiance a mis longtemps à revenir. Illustration de cette méfiance : ils ont écarté leurs rails différemment. Les rails vietnamiens sont plus étroits que les rails chinois. Afin d'éviter une utilisation par l'ennemi des infrastructures ferroviaires en cas de conquête. Aujourd'hui cela pose des problèmes de connexion entre les deux pays : il faut repartir de zéro. C'est le Vietnam qui va s'adapter aux rails chinois.
Un financement partiel du projet par la Chine
Sept milliards d'euros financés en partie par des prêts chinois. Un projet qui s'inscrit dans la fameuse stratégie de la Chine des « nouvelles routes de la soie », gigantesque plan d'infrastructures mondiales permettant à Pékin d'arroser le monde des fruits de son industrie et de se fournir en matières premières. Si le nord de l'Asie est bien pourvu de rails, le sud-est en manque cruellement. Alors la Chine fait tout pour donner à ses voisins du sud de quoi faire rouler des trains. Juste à côté du Vietnam, le Laos s'est vu offrir une ligne flambant neuve il y a quatre ans. Un cadeau ? Pas tout à fait. 5,3 milliards d'euros dont une grande partie de prêts chinois. Les analystes craignent d'importantes difficultés de remboursements pour ce petit pays dont l'endettement représente les trois quarts de son PIB. Notez aussi que Pékin contrôle 70% du chemin de fer. Une véritable infrastructure stratégique, contrôlée par la Chine au Laos.
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