Les ambitions économiques de la Chine pour l'année 2025
Publié le :
La Chine affiche ses ambitions économiques pour 2025. Pékin vise une croissance d’environ 5 % et prévoit d’augmenter son déficit budgétaire, dans un contexte de tensions commerciales croissantes avec les États-Unis et de défis économiques internes persistants. Annonces faites lors de l’ouverture de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire. Mais derrière ces chiffres, plusieurs enjeux stratégiques émergent.
De notre correspondante à Pékin,
Une hausse – modérée – de 7,2 % du budget de la défense pour 2025, sur fond de rivalité géopolitique avec les États-Unis et de tensions avec Taïwan : Pékin prévoit de dépenser près de 1 785 milliards de yuans, soit environ 245 milliards de dollars. Un montant qui reste bien inférieur au budget militaire américain, mais qui reflète une volonté de modernisation.
Officiellement, la Chine affirme avoir une politique défensive, destinée à protéger sa souveraineté. Les tensions dans le Pacifique et avec les voisins qui revendiquent la mer de Chine méridionale sont considérées comme un moteur de dépenses pour des technologies militaires de plus en plus sophistiquées. Il s'agit notamment des chasseurs furtifs, des trois – bientôt quatre – porte-avions du pays et d'une large expansion de son arsenal nucléaire.
À lire aussiChine: ouverture de l'Assemblée nationale populaire sur fond de la guerre commerciale avec les États-Unis
Mais cette augmentation budgétaire s’accompagne d’une rhétorique toujours plus affirmée sur la réunification avec Taïwan et le renforcement militaire face aux tensions internationales. Pékin ne cherche pas forcément la confrontation, mais elle se donne les moyens de peser davantage dans les équilibres régionaux et face aux États-Unis.
Défis économiques à venir
Face aux restrictions américaines sur les technologies chinoises et à une économie qui ralentit, la Chine mise sur la consommation intérieure. Pékin veut réduire sa dépendance aux exportations en soutenant les ménages et les investissements locaux, en stimulant donc les dépenses intérieures.
Parmi les mesures annoncées : une hausse du déficit budgétaire, qui passera à 4 % du PIB contre 3 % l’année dernière, et l’émission d’obligations spéciales du Trésor pour financer des programmes de soutien à l’économie.
L’objectif est clair : stimuler la croissance et éviter un essoufflement du marché du travail, avec un objectif affiché de 12 millions de nouveaux emplois urbains cette année.
Investissements technologiques
La Chine accélère sur l’innovation et les infrastructures. L’un des grands axes du discours de Li Qiang, c’est l’autonomie technologique. Pékin investit massivement dans l’intelligence artificielle, la 6G et l’industrie de pointe pour se détacher des technologies américaines et européennes.
À lire aussiChine: le président Xi Jinping reçoit le gratin du secteur privé, dont Jack Ma, le fondateur d'Alibaba
Mais ce n’est pas tout. Pékin mise aussi sur les infrastructures et les énergies renouvelables pour relancer son économie et atteindre ses objectifs climatiques. Le pays développe de nouveaux parcs éoliens en mer et accélère la construction de bases énergétiques dans ses régions désertiques.
Enfin, la Chine veut renforcer ses infrastructures logistiques, notamment dans ses provinces de l’Ouest, avec de nouveaux réseaux ferroviaires, aériens et maritimes. Une stratégie qui vise à rééquilibrer le développement entre ses régions côtières et intérieures, tout en consolidant ses routes commerciales vers l’Europe et l’Asie centrale.
Une Chine qui se prépare donc à affronter de multiples défis, économiques comme géopolitiques, avec une stratégie à la fois défensive et offensive.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne