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Droits de douane: volte-face de la Maison Blanche sur les smartphones et ordinateurs chinois

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Montagnes russes dans la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. Donald Trump a clarifié dimanche que les smartphones et ordinateurs récemment retirés de la liste des produits soumis à une surtaxe de 145% ne sont pas totalement exemptés… Une décision qui s’inscrit dans le cadre des sanctions contre Pékin, accusée de ne pas assez coopérer dans la lutte contre le trafic de fentanyl. 


L’administration Trump a supprimé les droits de douane sur les smartphones, les ordinateurs et autres appareils électroniques, réduisant ainsi l’impact sur les coûts de plusieurs produits de haute technologie populaires pour les consommateurs américains.
L’administration Trump a supprimé les droits de douane sur les smartphones, les ordinateurs et autres appareils électroniques, réduisant ainsi l’impact sur les coûts de plusieurs produits de haute technologie populaires pour les consommateurs américains. AP - Nam Y. Huh
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Avec notre correspondante à Beijing Clea Broadhurst

En fin de semaine dernière, vendredi, Donald Trump cédait à la pression d’entreprises comme Apple, dont la production dépend largement de la Chine. Il annonçait alors que les ordinateurs et smartphones seraient provisoirement exclus des nouvelles surtaxes. Sans cette exemption, le prix des iPhones aurait pu presque doubler aux États-Unis, provoquant un choc économique et politique majeur.

Mais ce dimanche, changement de cap : ces produits ne seront pas totalement épargnés. Ils écopent finalement d’un tarif de 20%, présenté comme temporaire. De nouvelles taxes, cette fois motivées par des raisons de « sécurité nationale », sont attendues dans un mois environ et peut-être bien dans quelques jours. 

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Elles concerneraient aussi les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques. On est donc passé d’un bras de fer frontal à une approche plus nuancée, influencée par la réaction des marchés et des milieux économiques.

Réaction chinoise

La Chine demande aux États-Unis d’annuler totalement ce qu’elle qualifie de « mauvaises pratiques douanières ». Elle appelle Washington à faire marche arrière et à revenir à une relation basée sur le respect mutuel.

Samedi, Pékin mettait déjà en garde contre les conséquences de ces surtaxes pour les pays les plus vulnérables, évoquant même un risque de crise humanitaire. La Chine reconnaît toutefois le petit geste vis-à-vis des smartphones et ordinateurs. Mais elle reste prudente et dit en évaluer l’impact.

Et pour l’anecdote : le ministère chinois des Affaires étrangères a publié, hier soir, sur Instagram — inaccessible en Chine — une vidéo d’archive de John F. Kennedy qui dans un discours disait que les États-Unis n’étaient pas omnipotents, et le ministère d’ajouter « Un peu d’humilité ne ferait pas de mal, même pour une superpuissance ».

Prochaines étapes

À court terme, l’escalade commerciale pourrait bien continuer. Donald Trump a averti qu'aucun pays n'était « tiré d'affaires » face à son offensive douanière, « surtout pas la Chine » qu'il a de nouveau attaquée hier.

Pékin a renforcé ses propres taxes, les portant à 125 % sur les produits américains, mais mise aussi sur la diplomatie régionale. Xi Jinping, qui entame aujourd’hui une tournée en Asie du Sud-est tente de consolider les relations commerciales avec ses voisins asiatiques, pour apparaître comme un partenaire fiable face à une Amérique de plus en plus imprévisible.

Cette première sortie internationale de l’année le mènera au Vietnam, en Malaisie et au Cambodge, des pays clés pour le commerce chinois. L’an dernier, l’Asie du Sud-Est a été la première destination des exportations chinoises, avec près de 600 milliards de dollars de biens — dont plus de 160 milliards rien que pour le Vietnam.

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Dans ce contexte tendu, les marchés restent fébriles. L’or grimpe, les actions vacillent. Et malgré tout, Donald Trump continue d’afficher son optimisme : selon lui, sa stratégie fonctionne. Il se dit même confiant sur la possibilité d’un accord à venir avec la Chine.

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