Pascale Morin, céramiste, métamorphose entre ses doigts la terre et l’émotion
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Porcelaine, terre à mémoire selon Pascale Morin, céramiste. Elle met en forme la nature et nous reçoit dans son atelier parisien où elle pense et réalise intuitivement des pièces minérales, végétales. Elle travaille entre ses doigts la terre et les émotions.

Quand je fais les pétales de certains végétaux j’essaye de faire une pièce, je la monte et je la monte presque par hasard. Je la fais sécher, la mets au four et vois le résultat
« Entre l’idée et le moment où je me mets au travail cela peut durer deux comme huit jours. Il y a des pièces qui prennent plus de temps et celles que j’ai laissées de côté », déclare Pascale Morin. Elle est céramiste, seulement, depuis une dizaine d’années. Avant, elle a exercé différents métiers dans l’évènementiel, la communication, l’illustration. Son parcours est atypique, son travail de céramiste, lui, est inspiré par la nature, son tempo, ses cycles.

Le cycle de la vie est chargé d’émotions
Elle cherche à retranscrire le mouvement et surtout l’émotion.
« J’ai toujours voulu montrer que dans les émotions du vivant, de la dégénérescence, il y a toujours quelque chose de beau. Que ce soit une naissance ou une mort, tout ce cycle de la vie est chargé d’émotions qui sont sublimes. J’ai travaillé sur les traces, le cheminement. Je me suis retrouvée avec des objets extrêmement ethniques, entre l’astre et la comète et puis d’autres comme un style aborigène. Une fois cuites ces pièces représentaient presque du textile. Nous avons des préjugés notamment sur les traces physiques que nous avons, que nous n’acceptons pas, que nous effaçons. Sous quel prétexte c’est beau ou pas nous, je ne sais pas ! Cela répond à des sentiments, à une émotion, cela nous touche ou pas », affirme la céramiste.

Il faut se rendre légitime
Devenir céramiste a été une nécessité, un besoin pour Pascale Morin. Un nouveau métier, un nouveau domaine où elle a dû se faire connaitre.
« Il faut se rendre légitime, il faut y croire, répondre à des concours, ne pas faire attention à des remarques qui peuvent être désobligeantes sur l’âge, ne pas se décourager, c’est tout et y aller. La première fois que j’ai fait un concours, c’était avec l’école d’art de Douai pour la céramique petites formes. J’ai répondu à ce concours avec pour thème les nichoirs. Un concours qui m’a porté, être bien exposé cela m’a donné confiance. Il ne faut pas hésiter même si je trébuche, ce n’est pas grave. Il faut se confronter à des choses difficiles et être le plus naturel possible », conclut la céramiste, Pascale Morin.
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