Antoine Amarger, la créativité au service de la restauration des sculptures
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Antoine Amarger, restaurateur de sculptures métalliques, exerce au domaine du château de Versailles. Le domaine compte 3 741 sculptures. Bustes, figures, vases de marbre, bronze ou de plomb. Dans les jardins, les sculptures sont au nombre de 824. Ce qui fait du château de Versailles l’un des plus grands musées en plein air du monde. Antoine Amarger est restaurateur de sculptures métalliques. Sa mission : la conservation et la restauration des collections de sculptures du château de Versailles.

Louis XIV avait des idées très précises sur ce qu’il voulait, ce n’était pas seulement faites-moi quelque chose de beau.
Antoine Amarger, restaurateur de sculptures métalliques. À 15 ans, il débute sa formation à l’école Boulle, à Paris. Cet apprentissage, très jeune, lui procure une aisance gestuelle dans les travaux pratiques. Ensuite, après son CAP de ciselure sur bronze, il entre aux arts déco pour avoir une vision plus créative de son métier. À 30 ans, il découvre l’école de formation de restaurateurs. Après cette école, il exerce au musée du Louvre et au musée Rodin.

Antoine Amarger travaille les métaux et notamment le bronze sur des sculptures imposantes en extérieur mais toujours en lien avec un contexte culturel. « Il y a toujours des choix à faire, qui sont en lien avec un contexte politique, mais ce que j’aime surtout c’est l’aspect artistique. Cela paraît peut-être un peu contradictoire par rapport à des questions de restauration, mais en ce moment par exemple, nous sommes en train de rechercher des solutions des effets de surfaces dorées pour des sculptures en extérieur. Les dorures classiques à la feuille d’or qui donnent un aspect clinquant mais qui ne permettent pas de mettre en avant l’aspect du modelé de la sculpture. À l’origine, les sculptures étaient peintes à la Bronzine, c’est-à-dire une peinture dorée. J’essaie de mettre au point un procédé avec un produit plus moderne et plus stable dans le temps que la Bronzine. Je recueille l’avis des uns et des autres, je fais des propositions, cela m’enchante, c’est vraiment agréable. »

Dès le début de sa carrière, Antoine Amarger, développe une expérience à l’international. « Cela s’est fait un peu par hasard, il n’y avait pas grand monde pour faire le traitement de surface sur des bronzes. J’ai travaillé avec des compagnons du devoir, au Canada, en ce moment, je travaille plutôt en Amérique du Sud. J’ai rencontré un sculpteur brésilien, nous avons travaillé à São Paulo dans de très bonnes conditions, puis après avec une collègue brésilienne à Porto Alegre. J’ai eu beaucoup de stagiaires étrangers aussi. À Porto Alegre, j’ai formé des gens sur place. Si je peux apporter quelque chose, c’est toujours en terme d’échange : j’apprends, je reçois autant que je donne. »

Son métier est une expérience sous forme d’échanges et selon Antoine Amarger, il existe une certaine liberté d’interprétation dans le cadre des travaux de restauration. « C’est comme la musique, il y a un côté interprétation. C’est vraiment une part importante du travail. La statue est brune, nous pouvons la mettre en vert. Cela suppose d’avoir une idée, un objectif vers lequel se diriger et d’assumer la contemporanéité de nos interventions actuelles. Cela associe des notions techniques, artistiques et aussi diplomatiques. Avoir des idées, les partager et en faire quelque chose de fonctionnel. »
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