Madame Yvette: élégance et bien-être avec les fibres naturelles
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Cette semaine, engagement, qualité et délicatesse des matières naturelles dans la mode. L’excellence et la particularité des fibres naturelles sont le socle du vestiaire de Madame Yvette. Chanvre, laine ou lin, le choix des matières est le début de tout pour Hind, la fondatrice de Madame Yvette. Un choix dicté par l’utilisation d’une fibre durable et locale pour un vêtement contemporain agréable à porter, qui sent bon, parfaitement dessiné et fabriqué en France.

Sélectionner des fibres locales aux vertus écologiques et sensibiliser à l’urgence de moins consommer tout en répondant au besoin d’un vestiaire indispensable et recherché, tel est le fil rouge de Hind pour Madame Yvette : « Je pense que la création et la créativité, ont tout voir avec l’inconscient. C’est pour cela que c’est très difficile à expliquer, je pense que la créativité elle a comme effet collatéral d’harmoniser par la non-compréhension. D’harmoniser les sens, la rationalité, le mental, le corps et l’esprit. La manière dont les gens reçoivent le vêtement me touche énormément et je vois bien que c’est inconscient, cela vient raviver des choses que je ne comprends pas moi-même. Il y a bien les choses que je ne veux pas comprendre de moi et c’est celle-là. Quand je suis arrivée en France, j’avais vu un film où la supériorité hiérarchique et sociale se distinguait par le fait d’appeler une personne par son nom de famille ou son prénom. J’avais compris cela, je trouvais cela assez dur. Madame Yvette c’est une ouvrière, une artisane, une faiseuse, C’est pour rendre hommage à ces femmes. »

Hind est née à Alger, en Algérie. Elle arrive à Paris à 12 ans. Formée en philosophie, économie, conception et direction de projets culturels au théâtre. Elle fréquente les métiers de l’art et de la science, deux valeurs qui l’accompagnent depuis toujours. Elle rencontre la mode accidentellement, dans un centre de recherche à Paris Descartes, lors d’un défi : trouver une solution écologique à la mode d’aujourd’hui. Cette chercheuse se focalise sur les fibres locales comme le lin, la laine et le chanvre afin d’économiser le transport, l’énergie et de moins polluer les eaux. Elle lance Madame Yvette en 2017, une gamme minimaliste de vêtements intemporel aux lignes contemporaines en fibres naturelles, fabriquée en circuit court et biodégradables en fin de vie.
« Le centre de recherche interdisciplinaire était comme un hub. Je n’étais pas là-bas pour penser la mode mais réfléchissant là-dessus, j’ai poussé le principe un petit peu plus loin pour trouver une solution durable et pérenne à la problématique de la pollution liée à la mode. J’ai tout d’abord posé une équation mathématique : en France aujourd’hui, comment pouvons-nous faire un vêtement ? Je me suis tourné vers le lin qui est très présent sur le territoire, le chanvre que nous a eu mais que nous n’avons plus et qui est en réintroduction assez avancée, selon la fédération du chanvre et du lin, et la laine qui a toujours été présente sur le territoire et qui est encore là. Nous avons de nombreuses qualités de laines qui sont très convenables pour faire un beau vêtement. »

« Pour l’instant, le chanvre nous avons pu nous le procurer en Roumanie versus Ukraine, c’était le chanvre le plus régulier en Europe. Le chanvre, en général, est la plante écologique par excellence, c’est une fibre assez longue, qui est très économique, très solide, elle nettoie le sol et n’a pas besoin d’eau. Une culture rapide. En tant qu’ingénieur, cette plante est magique. »
Les matières locales permettent de produire des vêtements sains, des vêtements sensoriels et selon Hind, la fondatrice de Madame Yvette, des vêtements qui nous permettent d’être plus proche de nous-même : « La construction du vêtement appelle la structure de l’œil, de la perception, et puis ensuite le toucher. Nous ne soupçonnons pas son confort. Quand nous le portons à la main, nous avons l’impression que c’est très lourd mais il faut vraiment aller au-delà de cette sensation et cela va être très difficile d’ailleurs à commercialiser. Je pense que le hasard pour ces pièces-là est de rigueur parce que les gens vont tomber dessus, vont le croiser de bouche-à-oreille et puis voudront le tester, faire l’expérience de ce lin-là. »

« Cela a tout à voir avec cette interpellation, cet intérêt visuel. Il y a là quelque chose d’assez robuste, d’assez naturel pour que nous puissions craquer. Nous avons suffisamment d’expérience maintenant et de retour sur ce que peut être un vêtement qui gratte, qui sent mauvais, qui sent le nylon. Je pense que quand nous voyons quelque chose de sain, nous sommes appelés vers cela. Et c’est un vêtement sain. »
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