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À la Une: Alassane Ouattara jette l’éponge

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Alassane Ouattara, le 12 avril 2018 à Yamoussoukro.
Alassane Ouattara, le 12 avril 2018 à Yamoussoukro. REUTERS/Luc Gnago
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Et annonce officiellement sa non-candidature à la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire

« J’ai décidé de ne pas être candidat à la présidentielle 2020 », lance entre guillemets la Une de Fraternité matin. Une fois cette citation rapportée en gros caractères, le quotidien gouvernemental qualifie d’« historique » et « pleine d’émotion » la journée d’hier en Côte d’Ivoire.

Tout sourire à la Une du quotidien Le Patriote (qui lui est proche), Alassane Ouattara est présenté par ce journal comme « notre Mandela ! ».

À l’inverse, la presse ivoirienne d’opposition, on s’en doute, est bien loin de cette tonalité lyrique.

À écouter aussi : Retrait d'Alassane Ouattara : « Cette annonce fera sortir certains acteurs de l’ombre »

Pour Le Nouveau réveil, c’est justement « la persévérance de Bédié (qui) a eu raison de Ouattara ». Lequel, souligne ce quotidien proche, justement, du PDCI de l’ex-président Bédié, « n’a fait que se conformer à la Constitution », en référence à la limite de deux seuls mandats consécutifs à la tête de l’État. La Constitution, donc, mais pas que… Selon Le Nouveau réveil, c’est aussi « la pression » qui a « fait plier Ouattara ».

Pour le journal Aujourd’hui, le jet de l’éponge d’Alassane Ouattara est un « coup de tonnerre ».

À l’inverse,Le Nouveau Courrier y voit un « non-événement ». Et cet autre quotidien proche de l’ex-président Laurent Gbagbo met en garde : « Ne touchez pas à notre constitution avant de partir ».

De son côté, le très suivi site d’informations en ligne Abidjan.net évoque aussi « le mur tout sauf Ouattara qui se met en place » pour expliquer cette décision, et évoque aussi le rôle joué par « l’Église catholique ».

À lire aussi : Présidentielle en Côte d’Ivoire : que va-t-il se passer au RHDP après le retrait de Ouattara ?

En tout cas, pour L’Intelligent d’Abidjan, « la question est de savoir comment Bédié et Gbagbo, des hommes de la génération d’Alassane Ouattara, vont réagir ». Quant aux commentaires faisant état de ce qu’il n’a fait que « se conformer à la Constitution, visant à atténuer la portée de la décision prise et annoncée, (ils) ne sont pas encore parvenus à faire douter de la portée historique d’une décision, qui fera date ! C’est historique ! », martèle ce quotidien. Lequel, en Une, voit un « piège » dans la décision de Ouattara, hier, avant d’annoncer que le RHDP, c’est-à-dire la coalition de formations politiques réunies autour du RDR d’Alassane Ouatara, « va mettre des gens dans la rue pour exiger qu’il reste » !

Un jet de l’éponge d’Alassane Ouattara qui ne manque pas d’écho ce matin dans la presse africaine

Et pour cause, car longtemps le président ivoirien a laissé planer le doute sur un troisième mandat.

Justement. À Dakar, d’une formule à tout le moins cavalière, le quotidien 24 Heures signale qu’après avoir « entretenu le suspense durant de longs mois », Alassane Ouattara « a fini par lâcher le morceau » !

« C’est une annonce qui va soulager tout un pays », énonce CAS-Info. Ce journal du Centre d’analyses et de stratégies basé en République démocratique du Congo, prédit qu’en se retirant de la course, Alassane Ouattara ouvre la porte à une présidentielle « la plus ouverte que la Côte d’Ivoire n’avait jamais connu ».

À Ouagadougou, le journal WakatSéra pose deux questions : 1) « A-t-il seulement d’autres choix que de quitter le pouvoir ? ». Et bien, pour ce quotidien burkinabè, la réponse ne fait aucun doute, c’est « non ! ».

A-t-il raison de dire que « c’est pour passer le témoin à la jeunesse ». Et, là encore, ce quotidien ougalais se montre catégorique : c’est « faux et archi-faux pour ne pas dire que c’est trop prétentieux de sa part. Ce n’est pas à lui de décider de qui doit lui succéder ».

Jusqu’ici, Alassane Ouattara a « réussi à éloigner des bords de la lagune Ébrié, par la justice ivoirienne et la Cour pénale internationale (CPI) interposées, des concurrents "gros gabarits" comme son prédécesseur Laurent Gbagbo, l’ex-président de l’Assemblée nationale et ancien Premier ministre, Guillaume Soro », énonce encore ce journal.

Et son « seul mérite », c’est de s’être évité une « toute petite sortie, non par la porte, mais par un soupirail du palais présidentiel ».

« Son impopularité est devenue si forte tant dans son pays (…) qu’ailleurs en Afrique sur ses sorties malheureuses dans le débat CFA-ÉCO », bûcheronne WakatSéra.

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