Aujourd'hui l'économie

Lundi noir sur les marchés: comment y remédier ?

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Un crack pétrolier ajouté aux craintes liées au coronavirus, voilà le cocktail qui a provoqué hier une panique boursière dans le monde entier. Les marchés financiers ont connu leur pire journée depuis 2008. La situation est-elle aussi critique qu'il y a 12 ans et a-t-on les moyens d'y remédier?

Un investisseur regarde l'écran du marché financier international de Dubaï à Dubaï, Émirats arabes unis le 9 mars 2020.
Un investisseur regarde l'écran du marché financier international de Dubaï à Dubaï, Émirats arabes unis le 9 mars 2020. REUTERS / Satish Kumar
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Cette chute quasi simultanée des bourses du monde entier était assez spectaculaire: elle s'est clôturée à Wall Street sur un recul de 7%. C'est bien la pire journée de la bourse américaine depuis décembre 2008. Idem pour Francfort, Paris ou Londres. Idem pour les bourses des pays émergents. Idem en Russie et en Arabie Saoudite, les deux pays à l'origine de ce crack pétrolier. Idem au Brésil.

On est toutefois encore loin de la débâcle financière de 2008. Le Vix, l'indice qui mesure la volatilité du marché américain, qu'on surnomme l'indice de la peur parce qu'il donne une indication sur le degré de nervosité des investisseurs, est remonté à 60, un niveau affolant, pas vu depuis 2008. Un pic très élevé, mais encore inférieur à celui de la précédente crise financière où il est monté jusqu'à 80. Et puis les causes sont très différentes, en 2008, le mal était interne au système financier américain, tandis que cette fois le problème vient de l'extérieur. Mais les symptômes étant les mêmes, les décideurs disposent d'une palette d'outils pour éviter que la panique de ce lundi noir ne s'amplifie.

Les banques centrales peuvent à nouveau sauver les marchés, comme elles l'ont fait en 2008?

La banque centrale des États-Unis est intervenue promptement hier en annonçant qu'elle allait injecter tous les jours de l'argent sur les marchés pour éviter une crise de liquidité. Les moyens techniques sont bien là et ils peuvent encore s'étoffer, en revanche la capacité des grands argentiers à rassurer les marchés s'est érodée. En 2008 leurs actions, et leurs déclarations étaient beaucoup plus attendues que celles des dirigeants politiques. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. La semaine dernière la Réserve fédérale a fait un véritable flop en abaissant ses taux d'intérêt. La décision annoncée dans l'urgence a été très mal perçue à Wall Street qui a reculé après cette annonce au lieu de regagner confiance. En 2008 le système financier était malade, c'était donc aux experts de le réparer. Pour remédier aux causes de la crise actuelle, la pandémie de coronavirus, les investisseurs ne savent pas aujourd'hui vers qui se tourner, d'où l'effroi qui se transmet sur les marchés.

Il faut une réponse internationale coordonnée pour atténuer l'impact économique de l'épidémie a répété hier le FMI

Les réponses sont pour le moment disparates et nationales. La Chine, la Corée du Sud, le Japon et maintenant l'Italie, la France, l'Allemagne ont tous déployé des mesures pour endiguer le coronavirus et pour protéger leur activité. Mais il n'y a pas eu de réponse à l'échelle planétaire. La guerre commerciale est passée par là. Elle a accentué les divisions, les replis nationaux. Même en Europe. Les décisions allemande et française d'interdire les exportations de masques ont été très mal vécues par les voisins. Les dirigeants des 27 ont aujourd'hui l'occasion de se rattraper avec un sommet par vidéo-conférence. Ils pourraient se mettre d'accord sur une riposte économique forte, c'est le voeu de Paris. Enfin aux États-Unis Donald Trump se réveille, lui qui a longtemps préféré ignoré le risque prépare un plan de sauvetage de grande ampleur, et c'est ce qui donne ce matin un peu d'espoir aux marchés asiatiques, les bourses chinoises ont ouvert sur une légère hausse.

 

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