Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une : face au coronavirus, faut-il suivre l’exemple chinois ?

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Le personnel de l'hôpital en vêtements de protection marche à un point de contrôle vers la zone d'exclusion de la province du Hubei au pont du fleuve Jiujiang Yangtze à Jiujiang, province du Jiangxi, en Chine, le 1er février 2020.
Le personnel de l'hôpital en vêtements de protection marche à un point de contrôle vers la zone d'exclusion de la province du Hubei au pont du fleuve Jiujiang Yangtze à Jiujiang, province du Jiangxi, en Chine, le 1er février 2020. REUTERS/Thomas Peter/File Photo
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L’épidémie est désormais en régression en Chine, où le nombre de contaminations diminue de jour en jour. C’est ce que constate Le Figaro : « Après avoir exporté dans le monde entier son coronavirus, la Chine semble en passe de contrôler l’épidémie chez elle. »

Alors, « l’Italie a mis ses pas dans ceux de la Chine, pointe le journal, sans avoir les mêmes armes. Le confinement y est désormais général, mais d’application beaucoup plus relative, avec des transports toujours en service, des queues aux caisses des supermarchés et la possibilité maintenue de se rendre à son travail. On est loin du cordon sanitaire imposé à des dizaines de millions de Chinois et de la mobilisation militaire pour créer des hôpitaux de campagne en un éclair. Le Covid-19 agit comme un révélateur du caractère d’une nation et de son gouvernement, relève Le Figaro : autoritaire en Chine, passionné en Italie, discipliné au Japon ou en Corée du Sud. »

En tout cas, poursuit le journal, « la seule façon de prévenir une expansion de l’épidémie consiste à se montrer disciplinés dès maintenant : précautions sanitaires (lavage des mains), limitation des déplacements et des rassemblements… » Et Le Figaro de s’interroger : « le coronavirus peut-il révéler une nouvelle facette du caractère français - rationnel et discipliné ? Ou préférerons-nous nous "révolter" contre le virus lorsqu’il sera trop tard ? »

Vraiment ?

Attention, la Chine n’a pas été si exemplaire que ça, rappelle pour sa part Libération : « Le régime a perdu trois précieuses semaines dans la bataille contre la maladie, en censurant l’information, en organisant un banquet de 40 000 familles le 18 janvier à Wuhan, et en laissant 5 millions de Wuhanais partir en vacances alors que l’épidémie était avancée et repérée. La presse officielle multiplie les images de malades remerciant des médecins épuisés mais victorieux, et met l’accent sur la propagation du virus sur la planète et la difficulté des pays démocratiques à freiner l’épidémie. » Mais en même temps, elle fait « l’impasse sur les conséquences sociales dramatiques de la quarantaine du Hubei, qui fragilise les plus précaires et fait bondir les violences conjugales. »

Schtroumpfesque !

En tout cas, attention à certains excès, bien gaulois, diront certains. En effet, rapporte La Voix du Nord, « samedi dernier, alors que la Lombardie, la Vénétie et l’Émilie-Romagne fermaient leurs portes, alors que 36 pays interdisaient aux Sud-Coréens de franchir leurs frontières, la Bretagne, elle, battait le record du monde du plus grand rassemblement… de Schtroumpfs. Plus de 3 500 personnes visage bleu et bonnet blanc, comme les personnages de Peyo… Sur cette image en forme de pied de nez au coronavirus, les internautes du monde entier ont jeté un regard mi-amusé, mi-désabusé. Pour l’étranger, notre France paraît toujours insaisissable, soupire le quotidien nordiste. L’indiscipline nous sert de guide. Certains y verront une forme de résistance. D’autres une prétention toute tricolore à survoler les évidences. »

Pour Le Parisien, restons sérieux… « Notre pays a engagé une course de fond contre le coronavirus. Cette épreuve collective exige civisme, sang-froid et solidarité. Le civisme nous commande de respecter ces fameux gestes barrières qui vont limiter la propagation de la maladie. Le sang-froid réclame de ne pas alimenter les peurs qui créeraient la panique. Enfin, la solidarité s’impose envers les personnels soignants et les plus faibles. Ces valeurs-là, affirme Le Parisien, les Français ne les oublient pas quand l’essentiel est en jeu. »

L’Europe doit se secouer !

Et l’Europe ? Peut-elle agir ? Oui, « vite et fort ! », s’exclame Le Monde. « L’heure n’est plus aux atermoiements. Entre l’effondrement des cours du pétrole, la chute brutale des places boursières, le plongeon du commerce mondial, la disparition subite de la demande dans des pans entiers de l’économie, il est urgent de se préparer à ce que les Anglo-Saxons appellent la "perfect storm", c’est-à-dire la "grande tempête", celle capable de tout emporter sur son passage. »

Alors, « L’Europe a besoin d’un traitement de choc, s’exclame Le Monde. Celui-ci passe par un assouplissement des règles qui encadrent les aides d’État, l’exclusion des mesures liées au coronavirus du calcul des déficits nationaux, des mesures puissantes de soutien aux PME, que doivent proposer la BCE et la Banque européenne d’investissement. L’essentiel consiste à préserver la continuité des entreprises et des emplois en attendant l’amélioration de la situation sanitaire. Au regard de la panique qui s’est emparée des marchés financiers, les réponses politiques, à ce stade, ne semblent pas être à la hauteur des enjeux, déplore Le Monde. Si l’Europe n’est pas capable de faire preuve de plus de témérité et de coordination, conclut le quotidien du soir, les séquelles du Covid-19 risquent d’être profondes et douloureuses. »

François Fillon risque la prison ferme

À la Une également, le procès des époux Fillon. Un procès éclipsé par l’épidémie de coronavirus. Deux ans de prison ferme requis contre François Fillon et trois ans avec sursis pour son épouse. « Une sanction pour l’exemple, à entendre le procureur, pointe Libération. Une sanction qui vise un "responsable politique de premier plan ayant aggravé la déchirure désormais ancienne du pacte républicain". Pis, a poursuivi le procureur, un homme "conforté par un sentiment d’impunité, enfermé dans ses dénégations, persistant dans un comportement lucratif pendant des années, encore plus cynique de la part d’un responsable ayant fait de la probité sa marque de fabrique". »

Qui plus est, relève Le Républicain Lorrain, « le représentant du parquet n’a pas résisté au plaisir de piocher dans le répertoire de l’ex-Premier ministre. Pour en extraire deux citations. La première de 2012 : "Il y a une injustice sociale entre ceux qui travaillent dur pour peu. Et ceux qui travaillent peu pour toucher de l’argent public." La seconde de 2014 : "La politique, ça ne sert pas à se servir mais à améliorer le quotidien des gens." Par un cruel retour de bâton, commente Le Républicain Lorrain, l’image de parangon de vertu que le Sarthois avait patiemment bâtie lui revient en boomerang pour mieux ruiner ce monde fictif dont il aura jusqu’au bout tenté de préserver les apparences. »

La défense plaidera toute la journée ce mercredi. Après quoi, le jugement sera mis en délibéré.

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