Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: les incertains décomptes officiels des victimes du coronavirus

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Des résidents sont assis dans un couloir le 4 mars 2020, dans un Ehpad de Brest, dans l'ouest de la France.
Des résidents sont assis dans un couloir le 4 mars 2020, dans un Ehpad de Brest, dans l'ouest de la France. AFP/Loïc Venance
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Tout et son contraire ? Verre à moitié vide ou plein ? Les chiffres officiels « ne reflètent pas l’ampleur réelle de la pandémie », prévient Le Huffington Post. « Le nombre de morts et de contaminations dans le monde, y compris aux France, est probablement bien plus élevé que ne le suggèrent les décomptes gouvernementaux », met en garde ce journal en ligne.

Exemple en France, avec ce nouveau pic de décès quotidiens en milieu hospitalier annoncé hier. 588 morts supplémentaires, la plus forte progression enregistrée en vingt-quatre heures depuis le début du décompte.

Si l’on ajoute les chiffres – partiels – des maisons de retraites, le bilan provisoire dépasse à présent les 6 500 décès depuis le 1er mars.

Quant aux malades en réanimation, « il n'y (en) a jamais eu autant (…) en France », a dit, hier, le directeur général de la Santé Jérôme Salomon.

Lueur d’espoir toutefois : bien qu’en hausse, la progression du nombre de patients en réanimation semble ralentir.

Alors ? Alors faut-il y voir enfin le « plateau » tant attendu de ces décomptes ? Des questions, en effet, se posent.

Et c’est partout pareil, « difficile de percevoir réellement l’ampleur de l’épidémie (…) difficile d’(en) avoir une vision globale », pointe Le Huffington Post, ce site estimant « probable que même les décomptes les plus exhaustifs omettent de recenser beaucoup de personnes malades mais non diagnostiquées, faute de tests disponibles ou parce qu’elles ne présentent que des symptômes légers, voire aucun ». 

Incertitude, donc, sur la situation dans les maisons de retraite en France, car les premiers décomptes macabres de morts du coronavirus y sont dramatiques. Et pour les familles en deuil, c’est le choc :

Double choc, même, car plus question d’entrer dans les maisons de retraites où s’est propagé le coronavirus, et plus question de se recueillir devant le parent emporté par le virus.

Combien de morts dans les maisons de retraite en France ? Les premières estimations sont « glaçantes », s’effare Libération, les premiers chiffres des décès remontés qui y ont été provoqués par le coronavirus « font frémir ». Ce quotidien publie un « journal de bord » rédigé par un médecin spécialisé. Jean-Paul Duplan, c’est son nom, y décrit sans fioritures « la course permanente contre la mort ».

Entre autres histoires, ce journal de bord raconte ainsi celle de ce pensionnaire de la maison de retraite où officie le docteur Duplan, et qui s’est éteint « en moins d’une heure ». Alors, il faut « Informer la famille, (…) deux personnes, les accompagner pour qu’ils saluent une dernière fois leur parent. Puis la rédaction du certificat de décès, l’organisation avec les pompes funèbres de l’ablation du pacemaker (avant une) mise en bière (qui) doit être immédiate ».

Car face aux risques de contamination, le processus de deuil est « chamboulé », souligne Libération. Journal dans lequel un directeur de maison de retraite dans l’est de la France déclare, abattu « On prive les proches de quelque chose, c’est dramatique (…)  Certains font de petites entorses et organisent un moment avec les familles avec moult précautions : en enfermant tous les résidents dans leurs chambres et en permettant un dernier au revoir rapide, avec des masques, avant la levée du corps ».

Et puis cet appel au gouvernement en faveur de la chloroquine pour lutter contre le coronavirus. Il est lancé par plusieurs personnalités médicales, dont l’ancien ministre français de la Santé Philippe Douste-Blazy :

« Il faut que les médecins puissent prescrire l'hydroxychloriquine de façon beaucoup plus large. On ne peut plus attendre », dit Philippe Douste-Blazy au journal Le Parisien. Cet ancien ministre de la Santé souligne que « nous avons beaucoup de recul sur ce traitement. Il est mis sur le marché depuis 70 ans, notamment contre le paludisme ».

Et il rend hommage au Pr Didier Raoult, qui est « un des plus grands spécialistes au monde de l'infectiologie. Il faut écouter avec sérieux ce qu'il a à dire », enjoint Philippe Douste-Blazy dans Le Parisien.

À la Une également, les épreuves du bac quasi-supprimées au seul profit du contrôle continue. Une première en France :

C’est le bac, « option coronavirus », formule Libération ! Ce millésime 2020 restera en effet dans les annales du baccalauréat, car en effet, ses épreuves ont été annulées et c’est du jamais vu en deux siècles d’existence.

« Le bac vaincu par le virus », ramasse la Une de Libération.

« Le bac 2020 en contrôle continue », pointe celle du journal Le Parisien.

« Faut-il se réjouir du contrôle continu ? », se demande celle du Figaro. Dans une tribune publiée par ce quotidien, l’historien de l’éducation, Claude Lelièvre, confirme que la quasi-suppression des épreuves du baccalauréat est une « première historique (…) car ces épreuves ont toujours eu lieu, même en période de guerre comme en juin 1940 ou en juin 1944, ou bien en juin 1968 », signale ce professeur émérite à l’université Paris-V René-Descartes, dans Le Figaro.

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