Inde: les criquets menacent la prochaine récolte de coton
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L’Association indienne du coton est inquiète : les criquets ont fait leur apparition dans la plupart des États clés pour la production de coton, dont l’Inde est le troisième exportateur mondial.

Les semis de coton sont presque terminés dans le nord de l’Inde, et vont commencer début juin dans le centre. Or dans tous ces États – Penjab, Haryana, Madya Pradesh, Gujarat, Maharashtra – régions-clés de production du coton, on a noté la présence des criquets. Les insectes ravageurs de cultures pourraient se multiplier dans les semaines qui viennent, a prévenu l’Agence des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO. L’Association indienne du coton vient de demander l’intervention des autorités de New Delhi.
Remontée des cours du coton avec ceux du pétrole
Ce n’est qu’une menace pour l’instant, mais elle pourrait changer la donne sur le marché mondial du coton. L’Inde est le premier producteur au monde et le troisième exportateur de fibre, derrière les États-Unis et le Brésil. Les dégâts des criquets sur la prochaine récolte, s’ils se concrétisaient, pourraient donc bouleverser la tendance actuelle, qui est aux excédents depuis que l’industrie textile s’est trouvée paralysée par l’épidémie de Covid-19.
Des stocks revus à la hausse en Chine
Certes, le coton a repris quelques couleurs sur le marché à terme, remontant de moins de 50 à 58 cents de dollar la livre. La remontée des cours du brut est passé par là, le lien entre les deux étant le polyester. Certes le déconfinement et la fin du Ramadan permettent un redémarrage des filatures, du Pakistan au Bangladesh. Mais beaucoup d’usines ont fermé. Et la relance de la consommation textile est très timide.
L’Afrique n’a pas tout vendu et l’Inde exporte à bas prix
Or les stocks de fibre sont très lourds dans les pays producteurs. La Chine aurait 7 millions de tonnes sur les bras au lieu de 5 millions initialement. L’Afrique de l’Ouest n’a pas encore vendu toute sa production 2019-2020. Et l’Inde cherche à exporter ses excédents non utilisés sur son marché domestique, en profitant de la faiblesse record de sa monnaie, la roupie. Tout cela risque de peser à nouveau sur les prix du coton.
Seul un fléau inverserait la tendance baissière
Seule une catastrophe naturelle, prédisait un négociant de coton, pouvait être de nature à inverser cette tendance baissière. L’arrivée des criquets en Inde pourrait prendre la tournure d’un véritable fléau.
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