Reportage international

Timide reprise économique en Chine

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Pays d’où s’est propagée l’épidémie de coronavirus, la Chine est également la première grande puissance à avoir renoué avec la croissance. L’économie chinoise a progressé de 3,2% au deuxième trimestre après un effondrement historique de 6,8% les trois premiers mois de l’année. Mais dans les faits, la reprise est timide avec une consommation qui continue de baisser par rapport à la même période l’an dernier. Reportage de Zhifan Liu à Pékin.

Dans une rue du quartier d'affaires de Pékin, le 23 juillet 2020.
Dans une rue du quartier d'affaires de Pékin, le 23 juillet 2020. REUTERS/Tingshu Wang
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Logé dans un immeuble flambant neuf du nord de la capitale chinoise, CloudMinds, entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle, accueille les visiteurs avec ses propres robots.

Pendant la crise sanitaire, la start-up créée en 2015 a délivré de nombreuses machines tirées tout droit des films de science-fiction à des hôpitaux de Wuhan, pour aider les personnels soignants dans le berceau de l’épidémie. Mais le contexte de ce début d’année reste compliqué, explique Ge Qi, vice-président de CloudMinds.

« Jusqu’ici, l’année 2020 est la plus compliquée, déclare-t-il. On espère que 2021 ira mieux, mais on ne peut qu’espérer à ce stade. On doit déjà faire face à un ralentissement économique mondial, à la guerre commerciale, et maintenant, il faut ajouter le risque épidémique, donc forcément 2020 a été particulièrement difficile. »

Le saumon, accusé d'être à l'origine de la deuxième vague

Si Pékin a été épargné par l’épidémie, les chaînes d’approvisionnement ont été chamboulées, les opérations à l’intérieur du pays ont été totalement paralysées et la start-up a vu son activité baisser de 50% par rapport à l’an dernier. « On a rencontré quelques problèmes lors de nos déplacements dans le pays, mais maintenant que la situation s’améliore et que Pékin n’a recensé aucun cas ces 14 derniers jours, c’est plus facile de se déplacer. On a dû repousser la sortie de nos nouveaux produits au troisième semestre car pendant longtemps, à cause des mesures de restrictions, on ne pouvait accueillir que 30 ou 50% de nos effectifs dans nos locaux. »

Surtout, avec une économie à l’arrêt total pendant plusieurs semaines, la consommation ne repart toujours pas, comme nous confirme ce serveur dans un restaurant d’une galerie commerciale de Pékin. « La reprise n’est pas terrible, c’est mieux que cet hiver mais il y a toujours moins de monde que l’an dernier à la même période. Évidemment que le chiffre d’affaires plonge, mais c’est partout pareil, on n’a pas le choix. »

Même son de cloche dans ce restaurant japonais de sushis, pénalisé par la mauvaise réputation du saumon, accusé d’être à l’origine de la deuxième vague qui a brièvement frappé la capitale chinoise. « On ne peut plus vendre de saumon, enfin, on peut en vendre mais ça ne sert à rien, les clients n’en veulent pas. On est revenu à 70% de notre activité. En semaine, il n’y a pratiquement aucun client, les week-ends à la rigueur, ça va mieux ». Malgré tout, les experts restent optimistes et le Fonds monétaire international (FMI) table sur une croissance de 1% pour le PIB chinois en 2020.

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