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Un plan Marshall pour le football féminin au Maroc

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Un plan Marshall pour le football féminin. Voilà comment la Fédération marocaine présente l’ambitieux programme de développement de ce sport dans le royaume chérifien. D’ici quatre ans, le pays compte multiplier par cinq le nombre de joueuses licenciées. Subvention, sponsoring, soutient technique et financier : le développement du football féminin au Maroc passe par l’économie.

Khadija Benhaddou à gauche, millieu de terrain de l'équipe du Maroc féminine de football lors d'un match contre l'équipe algérienne en 2014. (Photo d'illustration)
Khadija Benhaddou à gauche, millieu de terrain de l'équipe du Maroc féminine de football lors d'un match contre l'équipe algérienne en 2014. (Photo d'illustration) AFP/Fadel Senna
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« Longtemps négligé par les dirigeants et les médias, le foot féminin entame aujourd’hui sa révolution. » Nora Ezzahaf est cadre technique au Sporting club de Casablanca, club féminin de troisième division. Elle a été associée au travail sur le développement du football féminin, initié par la Fédération royale marocaine de football.

« La Fédération royale marocaine vise à porter à quatre-vingt-dix mille le nombre des pratiquantes en football féminin à l’horizon 2024, former dix mille cadres techniciens au sein des clubs. Côté sportif, la ligue nationale de football féminin s’engage à lancer un championnat professionnel, division un et division deux, dès la saison prochaine. Un championnat régional des catégories jeunes devant également voir le jour. »

Objectif ambitieux

Ce plan ambitieux à un coût. Le budget alloué au football féminin passe de un à 6 millions d’euros chaque année, environ 60 millions de dirhams. Les clubs vont recevoir des subventions. Comme l’explique Omar Khyari, conseiller à la Fédération pour le football féminin : « Il y a des contrats d’objectif que doivent remplir les clubs. Notamment, par exemple, un club qui opère dans une ligue régionale doit disposer d’une équipe sénior, U17 et U15. Et selon ces objectifs, ils recevront une subvention qui doit leur permettre de monter des équipes compétitives, ce qui n’était pas le cas avant, les clubs féminins avaient beaucoup de problèmes. Il y a également une subvention pour les clubs de deuxième division et un appui financier pour les clubs de troisième division qui sont amateurs. Ça, c’est vraiment important, car notre objectif est d’avoir un pays où le football féminin compte beaucoup de pratiquantes. »

Les clubs féminins professionnels se voient aussi proposer des aides pour les salaires dont la grille a été revue à la hausse. Et surtout la Fédération va se mettre en quête de sponsors pour les clubs féminins. « Je pense que c’est aussi le rôle de notre fédération de faire la promotion de ce sport auprès des sponsors, déclare Omar Khyari. Aujourd’hui, le football masculin s’en sort bien, en termes financiers au Maroc, malgré la crise du coronavirus. Maintenant, la Fédération est dans son rôle de faire de la promotion et de la recherche de subventions pour ce sport. Et nous pensons que cela va avoir un effet domino. Petit à petit, plus de femmes pratiqueront ce sport, il y aura plus d’intérêt pour ce sport, donc plus de sponsor, et nous allons ainsi créer un cercle vertueux. »

Les objectifs affichés sont ambitieux. Le Maroc envisage de participer à la prochaine coupe du monde féminine en 2023, ainsi qu’aux Jeux olympiques de Paris l’année suivante.

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