En Tunisie, les professionnels du tourisme sont satisfaits de la saison qui s'achève. Selon les chiffres de fin juillet, la progression des arrivées est en hausse de 10%, le nombre de nuités hôtelières de 7% avec une augmentation des recettes touristiques de 8%. Mais le secteur fait face à de nombreux défis, notamment dans l'hôtellerie, alors que d'autres types d'offres touristiques émergent.

De notre correspondante à Tunis,
Dans la médina de Tunis, le brouhaha des souks témoigne de l'activité constante cet été. Non loin des commerces, l'entrepreneur Lotfi Hamadi a lancé plusieurs projets locatifs dans une partie plus calme de la Médina. Il mise sur la montée en gamme du logement dans la vieille ville, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. « J'ai commencé par prendre des logements que je mets en location sur des plateformes de location en courte, moyenne et longue durée. Cela permet aussi d'avoir cette vitrine pour attirer d'autres personnes dans la Médina », explique-t-il. Une stratégie qui « marche » car de plus en plus en plus contacté par des personnes « qui me proposent maintenant de les accompagner dans leurs projets » ou bien qui souhaitaient investir mais « qui ne savaient pas trop où et qui seraient [désormais] intéressés à venir dans la médina. »
Alors que parallèlement, plusieurs hôtels de charme et de luxe ouvrent leurs portes dans la Médina, Lotfi Hamadi explique ce regain d'intérêt par le désir d'un tourisme différent. « C'est un autre tourisme, c'est un tourisme qui est curieux », analyse-t-il. « Beaucoup de ceux qui viennent là étaient avant à Hammamet ou bien à la Marsa, etc. C'est-à-dire qu’ils sont en demande de plages, mais ils voudraient aussi avoir une petite touche d'authenticité », détaille l’entrepreneur.
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Des besoins en personnel
Dorra Milad, présidente de la fédération de l'hôtellerie, annonce de son côté une saison correcte dans un secteur hôtelier qui a du mal à se remettre sur pied depuis la pandémie. « Les marchés européens confirment en 2025 le retour vers la Tunisie avec une progression assez importante, en particulier pour le marché britannique avec, sur les six premiers mois de l'année, une hausse de 48% au niveau des entrées et des arrivées. Le marché italien aussi, on a observé une hausse de 22% », présente-t-elle.
Le secteur fait pourtant face à plusieurs défis, le départ massif de la main d'œuvre à l'étranger par exemple ou encore un manque d'attrait pour les métiers du tertiaire. « Pour faire face à ces défis, nous avons créé récemment l'unité d'appui à la formation et à l'employabilité. En collaboration avec le ministère de la formation professionnelle, de l'emploi et de la coopération internationale, nous avons mis en place des programmes de formation courte adaptés aux besoins urgents de l'hôtellerie, surtout dans les métiers de base qui sont aujourd'hui moins attractifs pour les nouvelles générations », explique Dorra Milad.
Pour l'arrière-saison qui démarre en automne, l'hôtellerie recherche toujours du personnel et propose même des programmes de reconversion pour les jeunes chômeurs.
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