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À la Une: prévenir et rassurer

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Le ministre français de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, a tenu une conférence de presse sur la reprise des cours et a détaillé les mesures sanitaires dans les écoles pour la rentrée scolaire, à Paris, le 26 août 2020.
Le ministre français de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, a tenu une conférence de presse sur la reprise des cours et a détaillé les mesures sanitaires dans les écoles pour la rentrée scolaire, à Paris, le 26 août 2020. AFP/Alain Jocard
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Prévenir la propagation du coronavirus et rassurer les Français : c’est la difficile équation posée par le gouvernement. En effet, pointe Le Figaro, « l’exécutif cherche le bon dosage. En cette rentrée marquée par la persistance du virus du Covid-19 et la crainte d’une deuxième vague, le gouvernement doit d’un côté prendre des mesures contraignantes pour lutter contre l’épidémie et de l’autre inciter les Français à reprendre une vie normale, pour éviter de gripper davantage l’économie. »

Il s’agit pour le gouvernement de « gérer l’incertitude », renchérit Le Monde. Et « en politique, la gestion du risque est l’un des exercices les plus périlleux : il oblige les dirigeants à naviguer à vue, au risque de rendre le cap peu lisible. Jusqu’à ces derniers jours, la priorité était que l’économie redémarre, que les Français reprennent confiance et soutiennent les entreprises en dépensant les quelque 100 milliards d’euros d’épargne constituée durant le confinement. Mais cette semaine c’est, à juste titre, l’appel à la vigilance et à la responsabilité de tous qui prime : le port du masque et les gestes barrières sont plus que jamais nécessaires pour contenir la progression du virus. »

Une rentrée comme les autres… ou pas ?

Pour ce qui est de la rentrée scolaire, Jean-Michel Blanquer promet « une année normale ». Le ministre de l’Éducation détaille ce matin dans Le Parisien, « les mesures phares de cette rentrée pas comme les autres, encore chamboulée par les incertitudes de la crise sanitaire et les effets à long terme du confinement, mais aussi de la fermeture des écoles sur les enfants. »

Alors, « capacités de lecture des élèves de 6e évaluées, un "droit" au soutien scolaire au collège, de nouveaux dédoublements de classes, les enfants gardés à l’école en cas de restriction de la capacité d’accueil… »

Pour Jean-Michel Blanquer, « les avantages d’aller à l’école sont infiniment plus importants que les inconvénients. Pendant les vacances, les enfants ont pratiqué toute une série d’activités avec beaucoup moins de règles sanitaires qu’à l’école. Ce serait paradoxal, estime le ministre, d’avoir peur seulement quand il s’agit d’étudier. Un enfant qui ne va pas à l’école, c’est grave. »

En somme, « une rentrée comme les autres », s’exclame pour sa part Libération. « C’est le défi que s’est lancé le ministre de l’Éducation nationale. (…) Cette stratégie de communication a le mérite d’être cohérente avec sa conviction, désormais partagée, pointe le journal, que les risques liés au virus pour les enfants sont moindres que ceux qu’engendrerait une nouvelle privation prolongée d’école. L’expérience prouve que le confinement du printemps a lourdement handicapé les élèves les plus en difficulté. (…) Si cette stratégie du ministre se comprend, elle comporte le risque de toute méthode Coué, relève Libération. Un risque d’autant plus important que l’école, véhicule prioritaire de l’avenir des enfants, charrie sa part d’irrationalité dans la réaction des… adultes. Quel parent n’a pas un jour été pris la main dans le sac de ses contradictions entre ses convictions publiques, voire politiques, et ses réactions privées quand il s’agit de sa progéniture V? C’est dans ce delta, conclut le journal, que le Covid évidemment agrandit, que se niche le risque majeur de cette rentrée. Mais ça, Blanquer n’y peut pas grand-chose… »

Polémique à propos des masques

En parallèle, une autre bataille se livre : « la bataille des masques gratuits », pour reprendre le titre du Courrier Picard.

L’État a décidé de ne pas fournir de masques aux écoliers. Du coup, pointe le journal, « certaines collectivités territoriales s’organisent pour distribuer des masques aux collégiens et aux lycéens, comme la région des Hauts-de-France. De nombreux élus déplorent de devoir se substituer à l’État. »

À lire aussi : Masques, indemnités: Jean-Michel Blanquer précise les modalités d’une rentrée pas comme les autres

Non, rétorque La Croix… « Pourquoi consacrer des moyens budgétaires à "payer des masques à des familles qui n’en ont pas besoin", selon la juste remarque hier du Premier ministre, Jean Castex ? Des dispositifs sont prévus pour équiper les familles en situation de précarité. Il faut s’assurer, poursuit La Croix, que ces dispositifs fonctionnent bien. Mais ne pas aller plus loin. Hélas, déplore le journal, le bon sens se trouve battu en brèche par des calculs politiques à courte vue. Certains élus locaux ne résistent pas à la tentation de chercher querelle au gouvernement, y compris du côté de familles politiques que l’on croyait plus unanimement attachées à la responsabilité personnelle des citoyens. On voit ainsi, pointe La Croix, des présidents de région de droite annoncer la distribution gratuite de masques dans les lycées. Sans se concerter avec les départements, qui gèrent les collèges. Et sans, apparemment, se poser de questions sur le gâchis que cela va occasionner. »

La Californie s’embrase

Enfin, on revient à Libération, avec ce reportage de quatre pages sur les feux qui dévorent la Californie depuis 15 jours.

« Depuis que le 15 août, près de 11 000 éclairs se sont abattus sur la Californie en moins de 72 heures, déclenchant 367 incendies, la situation a empiré de jour en jour et plus de 530 000 hectares ont brûlé. Les deux foyers majeurs, au sud-est de San Francisco et au nord de la ville, sont devenus les deuxième et troisième plus importants de l’histoire de l’État. Cette catastrophe survient, pointe Libération, alors que la saison des feux n’en est qu’à ses débuts, le pic étant habituellement attendu à l’arrivée des vents d’automne. Elle vient surtout frapper la Californie à un moment où l’État est particulièrement vulnérable, encore plongé dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19 après une reprise spectaculaire de l’augmentation du nombre de cas à partir de la mi-juin. Alors que 625 incendies sont en cours et que 240 000 personnes ont été déplacées à cause des feux, cet empilement de désastres met les Californiens à rude épreuve, soupire encore le journal. Ils ont déjà surnommé août +le mois terrible+, dans une année 2020 qui ne l’est pas moins. »

À lire aussi : États-Unis: la Californie dévastée par des incendies meurtriers

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