Le nickel calédonien de Vale perd son repreneur australien
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Sur l’île Sud de Nouvelle-Calédonie, l’usine de nickel de Goro risque de fermer. Le repreneur australien vient de jeter l’éponge. Le dossier est devenu très politique, à moins d’un mois du nouveau référendum sur l’indépendance de ce territoire français du Pacifique.

C’est un gisement calédonien de nickel de classe mondiale, qui devait avoir des débouchés pour les batteries électriques. Mais Goro et son usine de traitement pourraient bien fermer d’ici la fin de l’année et laisser sur le carreau quelque 3000 emplois directs et indirects. Le propriétaire actuel, le groupe brésilien Vale, était en négociation exclusive pour vendre l’usine à une petite société minière australienne, New Century Resources. Mais celle-ci vient de renoncer, après avoir elle-même été lâchée par l’un de ses actionnaires, et donc échoué dans son plan de financement.
Manifestations et projet alternatif des indépendantistes
Les manifestations contre ce rachat s’étaient multipliées au cours des dernières semaines. Un contexte politique agité qui a dû contribuer à l’abandon du projet par le repreneur australien. On est à moins d’un mois du nouveau référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie et les indépendantistes se sont mobilisés contre ce qu’ils qualifient de « bradage du patrimoine minier et d’opération boursière ». Le projet de reprise australien prévoyait en effet l’exportation de 2 millions de tonnes de minerai brut de nickel, sans transformation locale.
Interrogations sur le choix du repreneur par Vale NC
Les indépendantistes défendent pour leur part un autre projet : la reprise du gisement de Goro par la Société financière et de développement de la Province Nord, la Sofinor, en partenariat avec le groupe coréen Korean Zinc, un spécialiste de l’hydrométallurgie, le procédé justement choisi pour l’usine de Goro par Vale, qui ne l’a jamais maîtrisé. L’expert des métaux Didier Julienne observe « des contradictions dans le choix de Vale et de son conseil financier parisien Rothschild, qui ont favorisé une petite société australienne sans assise financière ni compétence technique dans l’hydrométallurgie, ni de sérieux antécédent dans la gestion environnementale, ni de connaissance de la Nouvelle-Calédonie ». Goro est une mine qui n’aura jamais bien fonctionné et qui aura perdu des milliards de dollars en dix ans d’existence.
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