Chronique des matières premières

Le gaz américain gagne enfin des contrats de long terme en Europe

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Depuis des mois, Donald Trump met la pression sur les Européens pour qu’ils remplacent les derniers achats de gaz russe par des importations américaines. Désormais, les compagnies européennes semblent prêtes à s'engager sur de longues durées à acheter du GNL en provenance des États-Unis.

Vue aérienne d'un cargo passant devant l'usine de gaz naturel liquéfié de Cheniere Energy, le 10 février 2025 à Port Arthur, Texas.
Vue aérienne d'un cargo passant devant l'usine de gaz naturel liquéfié de Cheniere Energy, le 10 février 2025 à Port Arthur, Texas. Getty Images via AFP - BRANDON BELL
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Même si l’Europe n’entend pas accélérer la fin de ses achats de gaz russes, ils ont déjà très fortement diminué. Et Bruxelles prévoit que les derniers contrats s'arrêtent fin 2027. Ce qui est nouveau, c’est que certaines compagnies européennes ont effectivement commencé à passer des contrats de long terme avec des fournisseurs américains. En juillet, le pétrolier italien ENI et l’Allemand Sefe ont signé des contrats de vingt ans. Et en septembre, c’est la major Exxon qui a publiquement reconnu qu’elle espérait à son tour conclure un accord de long terme avec l’Europe.  

Une production américaine attractive

Si les Européens se montrent finalement intéressés par ces contrats, c’est d’abord parce qu’avec la guerre en Ukraine et la diminution des achats de gaz russe, ils ont été contraints de se réorganiser. Ils ont d’abord privilégié le gaz asiatique, puis du GNL américain sur le marché spot. Mais les prix de gros du gaz américain sont actuellement trois fois inférieurs. À moyen terme, l'écart pourrait se resserrer, mais les prix américains devraient rester bien inférieurs à ceux du gaz asiatique et européen. Et question volume, les États-Unis sont prêts. La production américaine de GNL va représenter la moitié de l’augmentation de l’offre mondiale d'ici à 2030.

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Un nombre record de projets

Car malgré l'incertitude macroéconomique et le besoin d’accélérer la transition énergétique, les États-Unis continuent toujours de miser sur le développement du gaz. Donald Trump n’y est pas étranger. L'activité de liquéfaction de GNL est restée très soutenue depuis le début de l'année. Les États-Unis ont approuvé un nombre de record de projets dans ce domaine. C’est la suite d’un développement sans précédent de cette industrie qui a commencé il y a plus de vingt ans. Entre 2004 et 2024, la production gazière américaine a doublé. Les États-Unis sont devenus le premier exportateur mondial de GNL en 2023. Fin 2024, leur capacité de liquéfaction atteignait près de 120 milliards de mètres cubes par an, soit 20 % de la production mondiale.  

 

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