À la Une: un reconfinement est-il inéluctable?
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La question est posée par La Croix ce matin. Mais on la retrouve dans pratiquement tous les quotidiens nationaux et régionaux. « Confronté à l’accélération soudaine de l’épidémie, un Conseil de défense est prévu ce matin, un autre demain. » Pour Le Parisien : « Plus aucune piste n’est écartée pour ralentir ce virus. Ces deux prochains jours seront décisifs. Le gouvernement pourrait prendre sa décision la plus lourde sur le plan sanitaire depuis mars dernier : le reconfinement. »
« Le terme refait surface ces derniers jours dans les cabinets ministériels » nous dit Le Parisien… Qui détaille quelques pistes : « Trois schémas sont sur le bureau du président. Avancer l’heure du couvre-feu, instaurer un confinement le week-end avec couvre-feu renforcé en semaine ou des reconfinements locaux de deux à quatre semaines. »
« Mais contrairement au mois de mars, le gouvernement veut éviter à tout prix la fermeture des collèges et des lycées » poursuit Le Parisien. « Pour éviter d’une part de pénaliser davantage l’apprentissage de toute une génération. Mais aussi pour préserver les parents en leur permettant de travailler. »
Le télétravail
Parmi les mesures envisagées par le gouvernement : le recours systématique au télétravail. C’est ce que nous dit Les Échos. Et justement, le télétravail, le journal Le Monde revient sur ses débuts difficiles. « Exhortée par le premier ministre, le 15 octobre, à mettre en place deux à trois jours de télétravail par semaine, l’administration tente de s’adapter. Or le taux d’agents publics qui travaillent depuis leur domicile au moins un jour par semaine est passé de 24 % à 28 %. » Le Monde rappelle qu’au printemps « il a fallu s’y mettre à marche forcée et ce n’est pas allé de soi », avec notamment des blocages locaux, qu’il s’agisse d’équipement informatique ou de freins culturels. Et dans les colonnes du Monde, la CFDT Fonctions publiques reconnaît que « globalement, cela s’est passé de manière chaotique. »
Le directeur des services de la ville de Saint-Nazaire évoque de son côté « une crise qui a mis en valeur les effets négatifs. La mise à mal du collectif, la limitation des contacts humains, ou la difficulté d’articuler vie privée et vie professionnelle… Ces difficultés, les fonctionnaires les ont connues comme les salariés du privé. »
Quelles conséquences économiques ?
Le journal Les Échos s’inquiète des conséquences économiques des éventuelles nouvelles restrictions. « La ligne de crête d’Emmanuel Macron est très étroite » lance le quotidien économique. « D’un côté, les spécialistes de la santé poussent à des mesures drastiques. De l’autre, les milieux économiques sont beaucoup plus réticents. »« Si on revient à un confinement comme en mars, on risque l’écroulement de l’économie », a alerté le chef du patronat à la sortie du sommet social organisé à Matignon.
L’instauration du seul couvre-feu aura déjà un prix très lourd, puisque Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a confirmé lundi s’attendre à un recul du PIB au quatrième trimestre, après un rebond de 16 % au troisième.
En Une de Libération : Gerald Darmanin assume
Le ministre de l’Intérieur accorde une longue entrevue à Libération dans laquelle il revient sur la riposte gouvernementale qui a suivi l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine. Gérald Darmanin considère que « l'une de nos erreurs est de ne pas avoir, tous, la société dans son ensemble, suffisamment considéré que ces pressions communautaristes sur les services publics étaient un signal d’alerte très fort contre la République. » Pour ce qui est du Collectif contre l'islamophobie en France : « C’est une officine islamiste qui ne condamne pas les attentats », lance le ministre de l’Intérieur dans Libération. Gérald Darmanin qui affirme aussi qu’il y a un lien réel entre La France insoumise et les islamistes, ce qu’il appelle "les islamo-gauchistes."
De quoi faire bondir Libération dans son édito : « Gérald Darmanin est un homme extrêmement dangereux : « Une certaine gauche aujourd’hui trahit les valeurs de la communauté nationale », dit-il tranquillement. « Avec lui, c’est toujours la faute de quelqu’un d’autre » poursuit Libération : « Les juges trop laxistes, les libertés trop franches, les supermarchés trop clientélistes, les gauchistes trop naïfs, les étrangers trop présents. Son ministère, par contre, n’est responsable de rien. »
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