À la Une: le dialogue pour la paix en Côte d'Ivoire
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Bédié à la Une ? Tout de suite, un coup d’œil sur celle du journal Le Nouveau Réveil avant cette rencontre de l’opposition. « Non, Bédié n’abandonnera jamais les Ivoiriens meurtris ! », clame ce quotidien proche du PDCI.
Et tandis que son confrère Le Bélier, également proche du parti fondé par Félix Houphouët-Boigny, insiste en Une sur l’impératif pour l’opposition de « maintenir la pression », le quotidien Aujourd’hui, proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, n’écrit guère autre chose, ironisant au passage sur le « rêve » qu’il attribue à Alassane Ouattara de « diviser à nouveau l’opposition qui s’est liguée ces derniers mois contre lui en bloc ». Selon Aujourd’hui, le président ivoirien, par ailleurs, « veut tout faire pour casser l’union Bédié-Gbagbo ». Voilà pourquoi « il suffirait que Bédié qui est désormais le leader de l’opposition affiche une unité de vue avec les autres partis pour que le plan d’Alassane Ouattara tombe à l’eau », tranche Aujourd’hui.
Mais lors de leur rencontre le 11 novembre, la première depuis août 2018, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié sont pourtant tombés d’accord sur leur objectif commun : la paix en Côte d’Ivoire :
Justement. « Ouattara est-il prêt à payer le prix de la paix, se demande le quotidien Le Temps ? Tout le monde sait que la paix en Côte d’Ivoire dépend de lui. En effet, les crises pré et postélectorales de ces derniers mois qui ont fait plus d'une centaine de morts, sont dues à la volonté de Ouattara, de briguer un 3e mandat consécutif, contrairement aux dispositions constitutionnelles, pointe ce journal proche de l’ex-président Laurent Gbagbo (…) Mais tel que l’on le connaît, ce n’est pas sûr que Ouattara accepte de payer le prix de la paix », anticipe Le Temps.
Volontiers rassurant, le journal Le Patriote met plutôt l’accent ce matin sur la « décrispation politique » en Côte d’Ivoire. Et joignant le choc des photos au poids des mots, ce quotidien proche du président Ouattara publie en Une celle de la rencontre hier à la Primature ivoirienne entre le Premier ministre Hamed Bakayoko et deux fidèles parmi les fidèles de Laurent Gbagbo, Assoua Adou et Sébastien Dano Djédjé ; rencontre que pointe également en Une le quotidien gouvernemental Fraternité Matin.
Comme le remarque le journal pro-Ouattara L’Essor, « les choses bougent » en Côte d’Ivoire.
Au Ghana voisin, c’est le deuil. L’ancien président Jerry Rawlings est décédé :
« Un lion s’est éteint. Un soldat de la démocratie s’est couché », énonce avec respect le quotidien ivoirien Le Temps, tout en complétant d’une pieuse oraison : « Rawllings n’est pas mort. Il se repose. Car un guerrier ne meurt jamais (…) Adieu soldat de la démocratie, puisse le Seigneur t'accorder le repos éternel ! », prie Le Temps.
Au Burkina-Faso, le quotidien Wakat Sera précise que ce « panafricaniste jusqu’au bout des ongles » a été emporté par des complications dues au Covid-19. Et ce journal ouagalais salue la mémoire de John Jerry Rawlings « qui a engagé le Ghana sur les chemins difficiles de la démocratie. Il a, d’ailleurs résisté au charme du troisième mandat de tous les dangers, en cédant le pouvoir, au terme de son second mandat constitutionnel, souligne Wakat Sera. C’est dire combien des anciens opposants comme l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara et le Guinéen Alpha Condé, avaient à apprendre du regretté Rawlings, ce qui aurait pu les empêcher, en s’accrochant au pouvoir, de faire sombrer leurs pays dans des violences meurtrières », énonce encore Wakat Sera.
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