Accents d'Europe

Les réfugiés aux prises avec l’Europe-forteresse

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Que ce soit par l’Espagne, par les îles grecques, par la mer Méditerranée et l’Italie, les réfugiés fuyant la guerre ou la misère tentent de gagner le continent à tout prix.

Des réfugiés syriens dans un camp dans le nord-est du Liban (Image d'illustration).
Des réfugiés syriens dans un camp dans le nord-est du Liban (Image d'illustration). © JOSEPH EID/AFP
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Il en est ainsi des Syriens qui, depuis 2019 et la grave crise politique et économique qui touche le Liban, tentent de rejoindre l’île de Chypre. Mais les autorités chypriotes veulent endiguer ces arrivées. Son président s’est même rendu par deux fois à Beyrouth pour le dire aux autorités libanaises, de même que la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen.

Ils ont appelé le gouvernement libanais à contrôler davantage ses frontières maritimes. Mais, les Libanais ont peu apprécié qu’on leur fasse cette leçon, et alors que la pression grandit au Liban sur les réfugiés syriens, avec plus d’hostilité, de contrôles, de menaces de renvoi et de diminutions des aides. Reportage au Liban, de Laure Stéphan.

Les refoulements illégaux en procès

Toujours sur la question de l’arrivée de réfugiés en Europe, les refoulements pratiqués par la Grèce sont actuellement jugés pour la première fois par la Cour européenne des droits de l’homme. Une audience a eu lieu le 4 juin 2024 à Strasbourg devant cette juridiction.

Ce sont donc ces opérations de renvoi de migrants vers la Turquie, d’où ils sont partis, sans que puisse être prise en compte leur éventuelle demande d’asile, comme le prévoit pourtant la Convention de Genève. Une pratique courante, mais officiellement niée par Athènes, en raison de son illégalité. Notre correspondant à Athènes, Joël Bronner, a suivi ces auditions. Il rappelle quelles sont ces deux affaires de refoulement jugées en même temps par la Cour de Strasbourg, évoque les « preuves solides » dont disposent les plaignants de ce procès qui a été l’occasion de faire le procès des refoulements grecs en général.

Des camps de rétention italiens en Albanie

Accents d’Europe s’intéresse également à l’Italie, où la présidente du Conseil Giorgia Meloni en a fait l’un des symboles de la nouvelle politique migratoire de Rome : ces camps de rétention de migrants construits de l’autre côté de la mer Adriatique, en Albanie…

Ces camps sont pilotés par les autorités italiennes elles-mêmes en territoire étranger. Il est prévu qu’ils accueillent un maximum de 3 000 personnes secourues en mer, le temps que leur demande d’asile soit étudiée. En cas de refus, il est aussi prévu que ces personnes seraient renvoyées dans leur pays d’origine.

Cette « externalisation » des demandes d’asile dans un pays qui n’est pas membre de l’Union européenne est une première sur le Vieux Continent. Et elle a reçu le soutien du Premier ministre albanais, qui met en avant la relation « historique » de son pays avec l’Italie.

Pourtant sur place, ce projet est contesté. Tant par les habitants, qui disent s’inquiéter pour leur sécurité, que par les acteurs du secteur touristique, qui craignent pour leur activité. C’est un reportage dans le nord de l’Albanie, sur la côte, de notre envoyé spécial Louis Seiller.

La reculade britannique

Enfin l’un des sujets qui a dominé la politique au Royaume-Uni, ces derniers mois, a été le texte de loi sur la déportation de demandeurs d’asile arrivant illégalement au Royaume-Uni vers le Rwanda, pour que leurs dossiers, là aussi, y soient traités loin du territoire britannique. Mais convoquant des élections anticipées le 4 juillet, Rishi Sunak a tout changé. Les éclaircissement à Londres de Marie Billon.

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